FRANCOPHONIE
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Débat sur les enjeux francophones
Un débat sur les enjeux francophones s’est déroulé mardi soir entre cinq candidats : Martin Champoux du Bloc Québécois, François Choquette du Nouveau parti démocratique (NPD), Joël Godin du Parti conservateur du Canada (PCC), Steven MacKinnon du Parti libéral du Canada (PLC) et Jonathan Pedneault du Parti vert du Canada (PVC).
Animé par Mathieu Nadon, chef d’antenne du Téléjournal Ottawa-Gatineau de Radio-Canada, en partenariat avec Réseau.Presse et Francopresse, la rencontre a cristallisé certaines tensions entre les cinq partis, notamment sur des enjeux comme les places en garderies, l’immigration francophone, les ainés, le postsecondaire ou encore l’avenir des médias francophones.
PROMESSES-PHARES FINANCIÈRES
Mark Carney, chef du Parti libéral du Canada (PLC)
Les libéraux ont dévoilé leur plateforme électorale samedi, où la question des contretarifs douaniers a pris toute la place.
Tarifs américains : Le parti prévoit de réduire les couts du commerce intérieur jusqu’à 15 % et d’injecter 5 milliards de dollars dans un Fonds pour la diversification de corridors commerciaux. Il compte aussi supprimer la semaine d’attente pour accéder à l’assurance-emploi si des Canadiens et des Canadiennes perdent leur poste en raison des tarifs américains.

Impôts : Le paiement des impôts sur le revenu et sur la TPS/TVH serait reporté temporairement pour les entreprises. Un Fonds de réponse stratégique de 2 milliards pour le secteur automobile est aussi envisagé. Le PLC a annulé la hausse du taux d’inclusion des gains en capital et propose de réduire le taux d’imposition de 15 % à 14 % sur la première tranche de revenus imposables.
Budget : Du côté du budget, le parti équilibrerait les dépenses de fonctionnement en trois ans, tout en maintenant des déficits dans les investissements. Il réduirait les dépenses publiques, réévaluerait les programmes via l’intelligence artificielle et limiterait la taille de la fonction publique.
Les libéraux n’ont pas dévoilé de mesure pour faire face à l’inflation.

• Pierre Poilievre, chef du Parti conservateur du Canada (PCC)
Pierre Poilievre a dévoilé sa plateforme électorale mardi, soit un jour après la fin du vote par anticipation.
Taxes et impôts : Le taux d’imposition serait réduit de 15 % à 12,75 % et le PCC s’engage à tenir un référendum en cas de hausse des impôts.
Le PCC promet d’annuler huit taxes et impôts pour que les entreprises génèrent davantage de revenus. Une manière de remplir les coffres de l’État à hauteur de 53 milliards de dollars par la stimulation économique. Dans ce montant, plus de 12 milliards proviendraient de la création de logements.
Inflation : Pour contrer l’inflation, le parti veut notamment supprimer l’indexation de la taxe sur l’alcool et la ramener au niveau de 2017, date de la mise en place de la hausse indexée.
Fonction publique : Pour le budget, le PCC veut appliquer la règle d’un dollar d’économie pour chaque dollar supplémentaire dépensé, en réduisant les fonctionnaires par attrition, la bureaucratie, les consultants (gain de 10,5 G$), les aides sociales aux entreprises et l’aide étrangère. Il souhaite aussi supprimer l’exigence d’avoir un diplôme universitaire pour accéder à la plupart des postes de la fonction publique fédérale.
• Jagmeet Singh, chef du Nouveau Parti démocratique (NPD)
Si le NPD vise l’équilibre budgétaire, il ne se priverait pas d’emprunter pour aider les familles.
Impôts : Le montant personnel de base non imposable augmenterait pour atteindre 19 500 $, mais chuterait à 13 500 $ pour les personnes gagnant un salaire de plus de 177 882 $. Aucune prestation ne serait accordée aux personnes qui gagnent plus de 235 632 $.
Taxes : Les néodémocrates proposent d’abolir de façon permanente la taxe fédérale sur les produits et services (TPS) pour plusieurs dépenses courantes, comme les factures de chauffage résidentiel, les services Internet et cellulaires, les couches et vêtements pour enfants et les plats à emporter. Cette initiative couterait 4,5 milliards de dollars.

Le parti souhaite aussi plafonner les prix sur des produits alimentaires de base, comme les pâtes, les légumes surgelés et les préparations pour nourrissons, en imposant une taxe sur les profits excessifs réalisés par les grandes chaines d’alimentation.
Contretarifs : Le NPD supprimerait la TPS sur les voitures fabriquées au Canada. Il lancerait les «Emprunts de la Victoire», des obligations non imposables à 3,5 % sur 5 ou 10 ans, destinées à financer les infrastructures publiques. Des tarifs viseraient les véhicules Tesla et les entreprises américaines seraient exclues des contrats fédéraux tant que les tarifs douaniers ne seront pas levés. Les recettes tirées des représailles tarifaires serviraient à appuyer les travailleurs.

• Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois
Tarifs américains :
Le parti promet de déposer un projet de loi pour assurer la protection de la gestion de l’offre et contraindrait Ottawa à obtenir l’accord du Québec sur le texte préliminaire des accords avec les États-Unis. Le Québec souhaite des exceptions pour le Québec dans la réponse aux tarifs.
Impôts : Le Bloc supprimerait la TPS sur les biens de seconde main et demanderait un rapport d’impôt unique géré par le Québec.
Inflation : Pour faire face au cout de la vie, le Bloc veut doubler le crédit de TPS lorsque l’inflation dépasse la cible de la Banque du Canada, qui se situe entre 1 % et 3 % et le verser mensuellement. Le parti contiendrait aussi les taux d’intérêt des cartes de crédit.
Côté budget, le parti rejette les conditions fédérales liées aux transferts aux provinces.
• Elizabeth May et Jonathan Pedneault, cochefs du Parti vert (PV)
Tarifs américains : Les Verts veulent former un front commun avec d’autres démocraties et coordonneraient des représailles avec le Mexique. Ils réévalueraient le commerce avec la Chine, taxeraient les pétrolières américaines au Canada et interdiraient certaines importations alimentaires et pharmaceutiques des États-Unis. Les contrats publics iraient en priorité aux fabricants canadiens.

Impôts : Les Verts n’ont pas encore proposé de mesure pour assumer le cout de la vie. En revanche, ils proposent de supprimer l’impôt fédéral pour les faibles revenus et augmenteraient le montant personnel de base à 40 000 $.
Un impôt de 1 % serait imposé sur les avoirs de plus de 10 millions $, 2 % sur ceux excédant 50 millions $ et de 3 % sur ceux dépassant 100 millions $.
Enfin, le PV souhaite réduire le budget du Cabinet du premier ministre de 10 millions à 1 million $.
- Maxime Bernier, chef du Parti populaire du Canada (PPC)
Tarifs américains : Le PPC propose de renégocier l’entente de libre-échange nord-américain pour répondre aux tarifs : la gestion de l’offre serait révisée.
Inflation : Le parti réduirait la cible de l’inflation de la Banque du Canada de 2 % à 0 %.
Taxe : Le PPC abolirait la TPS au profit des provinces en fonction de l’équilibre budgétaire, après l’élimination du déficit, et supprimerait l’impôt sur les gains en capital en réduisant le taux d’inclusion à 0 %.