Skateboard à Akwesasne : cohésion sociale et fierté

ON A LE CHOIX - Le 10 mai dernier, le skateboard féminin était à l’honneur à Akwesasne. Souvent mal perçu historiquement, ce sport a finalement démontré ses atouts et tracé son chemin jusqu’aux jeux olympiques.
Rosie Archie

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Delphine Petitjean - Rédactrice en chef

On a le choix

Delphine Petitjean
IJL-Réseau.Presse-On a le choix

Rédactrice en chef et journaliste

Delphine est diplômée en études de la communication et des médias ainsi qu'en rédaction web et enseignement. Elle a débuté en presse écrite en Belgique, puis s'est dirigée vers le domaine de l'insertion professionnelle et de la formation. Au Canada, elle a été chargée de projet, a eu quelques collaborations en rédaction, avant de se former à la réalisation documentaire et de co-fonder On a le choix Média.

Raphaël on a le choix

On a le choix

Raphaël Machiels
Directeur Technique et Caméraman - Monteur

Raphaël est diplômé en Techniques Cinématographiques et en Développement Web. En Belgique, il a travaillé pour la télévision nationale, ainsi que pour les télévisions locales en tant que caméraman - monteur. Il a aussi oeuvré sur des captations de concerts et d'évènements sportifs. Au Canada, il a travaillé dans le Web avant de co-fonder On a le choix Média.

Origines et développement

Le skateboard a vu le jour en Californie, dans les années 50. L’histoire dit que des surfeurs en quête de nouvelles sensations ont décidé d’ajouter des roulettes à leur planche. La discipline a été introduite aux Jeux Olympiques de la Jeunesse de Nankin en 2014, pour ensuite s’ajouter au programme de Tokyo, lors des Jeux de 2020.

Il y a alors eu des compétitions avec épreuves distinctes pour les femmes et les hommes.

Troy Thompson, responsable du développement économique pour le conseil mohawk
Troy Thompson, responsable du développement économique
pour le conseil mohawk
Raphaël Machiels - On a le choix

Une journée du skate pour les filles

Le skatepark d’Akwesasne a été construit en 2022, comme une réponse santé post-pandémie à destination des jeunes. « C’est quelque chose que nous avons trouvé nécessaire pour la communauté parce que tout était crosse ou hockey. », a expliqué Troy Thompson, responsable du développement économique pour le conseil mohawk. Il a souligné la fréquentation élevée du lieu.

« Normalement, ce sport est pratiqué à 90 % par les garçons, donc nous avons essayé de créer un environnement pour les filles où elles se sentent en sécurité. Ça serait un rêve pour certaines dans notre communauté d’aller aux olympiques. »

Ashlynn Barrett a neuf ans et dit venir au skatepark tous les jours. « Le skate me calme, quand je ne fais pas de planche, je me sens nerveuse. »

À lire aussi : Identité autochtone : la langue comme pilier

Ashlynn Barrett - 9 ans
Ashlynn Barrett - 9 ans
Raphaël Machiels - On a le choix
Rosie Archie
Rosie Archie championne de skateboard et militante pour la culture et les droits autochtones
Raphaël Machiels - On a le choix

Rôles modèles

Rosie Archie est championne de skateboard et militante pour la culture et les droits autochtones. Avec son association Nation Skate Youth, elle se rend dans différentes communautés à travers le Canada pour promouvoir le sport. « Je crois que c’est important pour nous parce que nous devons dire aux jeunes filles qu’elles doivent être fières de leurs origines et l’aspect positif du skateboard se retrouve dans la santé mentale et physique. Ça construit la confiance en soi d’une façon où les autres sports ne le font pas. »

Annie Guglia, la présidente de la fédération nationale de skateboard, était présente également le jour de l’évènement.

« Ça fait 25 ans que je fais du skateboard. Quand j’ai commencé, il y avait des filles qui en faisaient, sauf qu’on n’avait pas les réseaux sociaux et la facilité de communication qu’on a aujourd’hui et moi, je pensais que j’étais toute seule pendant plusieurs années […] Il n’y avait pas beaucoup d’opportunités pour les filles non plus. », a-t-elle souligné.

Annie Guglia est présidente de la fédération nationale de skateboard
Annie Guglia est présidente de la fédération nationale de skateboard
Raphaël Machiels - On a le choix

Maintenant, avec les olympiques, une médaille d’or vaut autant pour les hommes que pour les femmes, alors il y a des jeunes qui sont déjà à un niveau que je n’aurais jamais cru possible à cet âge-là.

Idées reçues

« Une des choses que je trouve importante, c’est de parler de santé mentale. », a précisé Annie Guglia.

« C’était mon outil de développement personnel et quand c’est devenu mon travail, je n’avais plus de repère. Ce qui m’aidait à traverser des challenges est devenu stressant et c’est là que j’ai commencé à faire de la thérapie. »

L’olympienne a aussi évoqué la peur des parents quant au risque de blessures pour leurs enfants qui veulent faire du skateboard.

« Il y a une préconception que c’est dangereux, mais il faut juste le faire de la bonne façon. […] Habituellement, en une heure, tu peux apprendre à pousser, tourner, freiner. […] C’est hyper important pour moi que les gens ne tombent pas la première fois. »

Et de conclure : « J’aime ça montrer le skate à tout le monde, mais ce n’est pas tout le monde qui peut devenir un bon skateur, ça prend des personnalités fonceuses, créatives et automotivées. Ce sont toute des belles qualités qui se transposent dans tous les aspects de la vie. »

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