Les 50 ans du drapeau franco-ontarien : effervescence et fierté

On a le choix - Partout dans la province, parés de vert et blanc, francophones et francophiles se sont réunis pour célébrer cet anniversaire important. Cornwall n’a évidemment pas manqué à l’appel. Nous vous proposons un retour sur les activités et les impressions locales, avec un petit écho de Sudbury, là où tout a commencé.
Ma francophonie, j'y tiens

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Delphine Petitjean - Rédactrice en chef

On a le choix

Delphine Petitjean
Rédactrice en chef et journaliste
Delphine est diplômée en études de la communication et des médias ainsi qu'en rédaction web et enseignement. Elle a débuté en presse écrite en Belgique, puis s'est dirigée vers le domaine de l'insertion professionnelle et de la formation. Au Canada, elle a été chargée de projet, a eu quelques collaborations en rédaction, avant de se former à la réalisation documentaire et de co-fonder On a le choix Média.

Nos écoles au spectacle : les plus jeunes

Comme l’année dernière, la météo a joué un tour aux établissements scolaires francophones locaux, obligés d’organiser leur célébration à l’intérieur. Même si la marche au parc Lamoureux n’a pas eu lieu, les festivités ont battu leur plein, notamment avec une prestation de Sophie Grenier, jeune chanteuse franco à l’école secondaire publique L’Héritage.

Sophie Grenier
Sophie Grenier, jeune chanteuse franco à l’école secondaire publique L’Héritage
Raphaël Machiels - On a le choix

Je me rappelle, surtout à l’élémentaire, chaque 25e, on allait dehors, on levait le drapeau, puis là, on allait dans le gymnase. Ils jouaient Mon beau drapeau, on se prenait dans les bras et on dansait avec la chanson. […] Ça me donne beaucoup de fierté et beaucoup d’honneur de pouvoir chanter pour les Franco-Ontariens. […] Mon beau drapeau, c’est une chanson avec laquelle j’ai grandi. En plus, maintenant, ils ont sorti une nouvelle version et je suis dedans.

Thomas Pilon est élève à l’école secondaire catholique de La Citadelle.

Chaque jour ici est mon meilleur souvenir. Il y a beaucoup d’activités qui donnent l’esprit francophone, beaucoup de choses arrivent ici qui me donnent de la joie pour la francophonie.

Thomas Pilon
Élève à l’école secondaire catholique de La Citadelle
Raphaël Machiels - On a le choix
Daniel Legros
Daniel Legros, directeur de l’école catholique La Citadelle
Raphaël Machiels - On a le choix

« Autant comme entraineur que comme étudiant, quand j’étais ici de 1992-1997, les équipes sportives ont participé à des tournois qui rassemblaient toutes les équipes de basket masculines seniors ensemble. On allait découvrir de nouveaux endroits francophones : Windsor, Sudbury, Timmins, North Bay. […] C’était vraiment le tournoi sportif, mais uniquement avec les écoles francophones catholiques, publiques. On avait nos championnats, on avait un banquet avec un artiste, un peu comme aujourd’hui, des jeux, des activités. […] Maintenant, c’est ce que j’essaie de faire ici à l’école : donner l’occasion aux élèves de vivre la fierté francophone parce qu’étant dans un milieu minoritaire, ici à Cornwall, on doit avoir des moments spécifiques pour célébrer ça et s’identifier puis faire valoir notre minorité puis notre fierté culturelle ! », a souligné Daniel Legros, directeur de l’école La Citadelle.

« Mon meilleur souvenir en tant que Franco-Ontarienne, ce sont toutes les fêtes qu’on a eues dans le parc Lamoureux. De voir toutes les écoles francophones se rassembler, de voir aussi les gens de la communauté être là. […] Il y a des élèves pour qui ce sont des moments de rendez-vous. Je me souviens, ma fille était dans une école et son amie dans une autre école et elles se sont vues, elles ont couru pour s’embrasser. Cette journée-là, on est tous Franco-Ontariens, qu’importe où on est, et c’est vraiment cette beauté-là, cette unicité-là qui est vraiment intéressante. », a expliqué Jasmine Bernier, directrice de l’école L’Héritage.

Jasmine Bernier
Jasmine Bernier, directrice de l’école L’Héritage
Raphaël Machiels - On a le choix

Un monument de la francophonie à Cornwall

Dianne Poirier, citoyenne et fervente défenderesse de la francophonie locale, a évoqué une date importante : le 12 septembre 2010 s’est tenu l’inauguration du monument de la francophonie dans le parc Lamoureux.

Dianne Poirier
Dianne Poirier, citoyenne et fervente défenderesse de la francophonie locale
Raphaël Machiels - On a le choix

« C’est de voir toute cette jeunesse-là, avec des gants blancs, tenir le drapeau franco-ontarien, l’amener au monument et prendre le temps de le monter, le hisser, fièrement. […] Ce qui était intéressant aussi, c’est avant ça, tous les préparatifs qui ont eu lieu pour avoir ce monument dans la communauté. Madame Poirier a ainsi souligné la mobilisation des gens d’affaires, des élus et des administrateurs de la Ville pour choisir un emplacement », avant de conclure :

De voir chaque année une personne mise à l’honneur avec son nom sur les plaques parce que c’est toute une histoire de la francophonie à Cornwall qui est écrite sur ce monument-là.

Hommage créatif

En soirée, la communauté s’est rassemblée au Centre Charles Émile Claude pour un 5 à 7 organisé par l’Association canadienne française de l’Ontario Stormont Dundas et Glengarry (ACFO SDG).

Philippe Dieudonné, Cornwallien d’origine haïtienne, est le fondateur du groupe théâtral BwaBôChèt. Auteur, il avait créé un poème spécial qu’il a livré au public avec Flora Cynthia Cra, présidente du festival Afro Diversité de Cornwall SDG.

Philippe Dieudonné et Flora Cynthia Cra
Flora Cynthia Cra, présidente du festival Afro Diversité de Cornwall SDG avec Philippe Dieudonné, fondateur de l'association BwaBôChèt
Raphaël Machiels - On a le choix

« 50 ans du drapeau franco-ontarien.
Ô drapeau vert et blanc, joyau de nos batailles
Tu flottes dans le vent comme un roi sans murailles.
Fleur de lys éclatante, trille au cœur rayonnant,
Tu portes sur ton dos cinquante ans de printemps.
Né dans Sudbury en un geste audacieux,
Tu as grandi debout face aux vents furieux.
Quand l’anglais triomphait, quand l’école fermait,
Ton étoffe a juré : « La langue vivra, jamais ! »
Yo ! Yo ! C’est pas qu’un drapeau, c’est un Wi-Fi sans code,
Il connecte tout le monde, du nord jusqu’à la côte.
Tu veux nous effacer ? Essaie, on est trop têtus !
On parle franco partout, même au Tim Hortons du coin de rue.
Oui, on a crié dans le froid, pancartes à la main,
On a bloqué des routes, chanté des lendemains.
Et chaque fois qu’un mur s’est dressé devant nous,
On a peint vert et blanc dessus, et puis voilà : debout !
Les pionniers venus d’Europe ont planté la semence,
Des Belges, des Suisses, des Français en cadence.
Ils ont bâti des ponts, des écoles, des lois,
Ils ont légué leur force, et nous marchons sur leurs pas.

Puis sont venus les Haïtiens, soleil dans la valise,
Les Antilles, l’Afrique, tambours et chemises.
Ils ont chanté nos luttes, ri sous le froid du Nord,
Et donner au drapeau un accent multicolore.
Haïtiens, Africains, Européens, Métis,
Ont donné leurs accents, leur sueur, leurs éclats gris.
Un drapeau n’est jamais seul ni monochrome :
Il est foule, il est rire, il est mille arômes.
Alors, levons nos voix, en chœur, en folie,
Faisons rire l’avenir avec notre magie.
Vert et blanc pour toujours, ce tissu sacré,
Muse comique et fière d’être franco-ontarienne.
Tous (en chœur, drapeau levé)
Fleur de lys ! Trille vert !
Cinquante ans d’histoire ouverte !
Nous sommes Franco-Ontariens,
Nous sommes Haïtiens, Africains, Européens !
Unis dans le vent,
Ensemble pour cent ans, mille ans,
Et plus encore… »

– Philippe Dieudonné –

« On parle toujours de la francophonie plurielle donc les 50 ans du drapeau, pour nous, ce n’est pas la fête des Franco-Ontariens dits « de souche », c’est la fête de tous les Franco- Ontariens, c’est notre moment. Et comme vous le remarquerez, de nos jours, la francophonie est multicolore. », a observé l’artiste.

La francophonie de partout

À travers l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO), le ministère des affaires francophones a accordé une subvention afin de financer les organismes provinciaux pour des activités à l’occasion de ce 50e anniversaire.

Marlène Rémy Thélusma est Présidente de Kay Créole et très impliquée dans la communauté haïtienne locale de Cornwall. Son association a bénéficié de ces fonds pour la tenue d’un évènement porte ouverte et un vernissage le 20 septembre dernier.

Peinture réalisée par le peintre Ronald Marthély Rémy
Photo : Courtoisie

Nous avons proposé le projet de réaliser une belle toile qui représente le drapeau franco-ontarien, regroupant tous les Franco-Ontariens de différentes origines, sous ce drapeau-là. L’œuvre a été réalisée par le peintre Ronald Marthély Rémy, de la compagnie Twelve Kingdoms Arts.

Marlène Rémy Thélusma
Marlène Thélusma Rémy - Association Kay Créole
Raphaël Machiels - On a le choix
« La francophonie plurielle représente pour moi une francophonie inclusive. Une francophonie d’abord canadienne et ontarienne qui n’était que traditionnelle à un moment donné, même s’il y avait déjà des francophones venus d’ailleurs. […] Ce n’était pas une francophonie qui était vraiment ouverte à tout le monde, mais à un moment donné, cette francophonie a évolué et finalement, elle regroupe tous les Franco-Ontariens sous un même drapeau. », a expliqué Marlène.

Là où tout a commencé

Fière francophone de l’Ontario, Marlène nous a accordé l’entrevue depuis Sudbury puisqu’elle avait fait le déplacement pour prendre part au «  grand tintamarre ». « Cette année, c’était vraiment spécial puisque ça fait un demi-siècle que ce drapeau a été créé par des Franco-Ontariens braves et déterminés. C’était un bel évènement, avec la présence de plusieurs officiels et un évènement réalisé sous le haut patronage de la Lieutenante-gouverneure de l’Ontario, L’honorable Edith Dumont. Le gouvernement de l’Ontario a été très bien représenté. D’ailleurs, on avait notre député provincial, qui est aussi ministre des Collèges et Universités, Nolan Quinn, qui était présent et qui a pris la parole en français. Il a vraiment bien essayé, alors nous qui venons de Cornwall, on en était fiers. Il y a eu un rassemblement puis on est montés vers la colline où se trouve le bâtiment principal de l’Université de Sudbury. Il y a eu une très belle procession, avec des sons de cloche, des drapeaux qui flottaient et des discours très émouvants, suivis du lever du drapeau. », nous a-t-elle raconté.
Voiture de police
Voiture de police
Photo : Courtoisie
Nolan Quinn
Nolan Quinn
Photo : Courtoisie
Marlène a également relevé la voiture de police peinte en blanc et vert, ainsi que le dévoilement par la Lieutenante-gouverneure d’un projet artistique communautaire qui prendra place la prochaine année, en vue du Sommet international de la francophonie 2026 qui aura lieu au Cambodge.
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