
On a le choix
Delphine Petitjean
IJL-Réseau.Presse-On a le choix
Rédactrice en chef et journaliste
Delphine est diplômée en études de la communication et des médias ainsi qu'en rédaction web et enseignement. Elle a débuté en presse écrite en Belgique, puis s'est dirigée vers le domaine de l'insertion professionnelle et de la formation. Au Canada, elle a été chargée de projet, a eu quelques collaborations en rédaction, avant de se former à la réalisation documentaire et de co-fonder On a le choix Média.
Subventions et aide internationale
Question 1 : Dans les 10 dernières années, nous avons vu l’octroi de subventions sans précédent, spécialement à l’international. Qu’est-ce que votre gouvernement fera pour informer les citoyens d’où va l’argent des taxes ?

Mario Leclerc, candidat pour le Nouveau parti démocratique (NDP)
« En 2022 – 2023, 76 % de l’aide internationale est allée pour le développement. Une bonne partie de cet argent va hors frontière pour aider avec les désastres. Le Canada a contribué pour promouvoir trois choses : la sécurité, la stabilité et la démocratie. […] On doit faire plus. Pour le NDP, personne n’est sauf tant que tout le monde n’est pas sauf. »Gordon J. Kubanek, candidat pour le Parti vert du Canada
« Comparé à ses pairs du G7, le Canada affiche le niveau d’aide à l’étranger le plus faible, soit 0,3 % du PIB, la moitié de l’objectif convenu. Mettons ces chiffres en perspective. […] Le Canada est la neuvième économie mondiale. […] Si nous réduisons les maladies infectieuses parce qu’elles viennent ici, nous créons des opportunités d’échanges économiques et nous prévenons la violence et les menaces à la sécurité qui arrivent ici aussi. C’est un investissement. »


Eric Duncan, Député sortant pour le Parti conservateur
« Nous avons un rôle comme Canadiens pour aider avec les désastres et je pense à la guerre en Ukraine […] Mais à la fin de la journée, il y a beaucoup de programmes qui ont un manque de responsabilité. […] Nous devons donner plus de pouvoir au vérificateur général. […] S’il y a du gaspillage et de la fraude, il peut enquêter là-dessus et s’assurer, qu’il s’agisse d’un problème étranger ou national, que nous pouvons nous attaquer à ces problèmes… »
Sarah Good, candidate pour le Parti libéral
« Les Canadiens sont des pacifistes, cela fait partie de notre identité. […] La plupart de ces fonds jouent un rôle dans notre sécurité et nos relations internationales. Il est essentiel que les membres du parlement aient une communication claire, fréquente et transparente. Mon engagement est de produire des rapports financiers publics annuels pour que vous n’ayez pas à chercher ces informations vous-mêmes. »

Les jeunes aux urnes
Question 2 : La participation électorale est en baisse depuis deux générations, en particulier chez les jeunes électeurs. Que compte faire votre gouvernement pour impliquer le public dans notre système électoral ? Comment inciter nos jeunes à prendre les reines pour assurer la prospérité du Canada ?Gordon J. Kubanek :
« Désolé, mais la participation électorale n’a pas diminué. 62 % en 1980 et 68 % en 2015. […] La participation des jeunes est élevée lorsqu’ils sont enthousiastes […] Quand les gens pensent que leur vote compte et qu’il a un impact, ils se montrent. (..) Les systèmes où il y a le plus de votes ont une forme de représentation proportionnelle. »Eric Duncan :
« Je pense qu’il y a spécifiquement deux choses : des cours d’éducation civique au secondaire. Je pense que c’est important pour comprendre la démocratie et les 3 niveaux de gouvernement et aussi, inciter les jeunes à se présenter aux élections. Je pense que faire en sorte que les jeunes soient sur les bulletins de vote est un excellent moyen de les impliquer. Nous avons un rôle comme candidat, et si nous sommes élus, de parler aux écoles et aux établissements postsecondaires de l’importance, non seulement de voter, mais de participer au processus. »Sarah Good :
« On doit améliorer l’éduction civique en travaillant avec les provinces […] J’ai eu des jeunes de l’école secondaire qui sont venus aider dans ma campagne. C’est important de leur dire qu’ils ont une place et un rôle à jouer et plus que ça, que leur voix compte. Je suis déçue qu’on n’ait pas eu de réforme électorale et si je suis députée, je vais continuer de pousser pour ça. » (projet de loi rejeté pour abaisser l’âge du vote à 16 ans) https://www.parl.ca/legisinfo/fr/projet-de-loi/44-1/c-210Mario Leclerc :
« Je pense que c’est une responsabilité partagée. Ça commence quand tu soupes avec tes parents, que tu jases des nouvelles. C’est comme ça que l’éducation à la démocratie commence. Et puis, il faudrait utiliser aussi les outils qu’on a. Élections Canada a plein de belles choses d’éducation civique qu’on peut utiliser. »Criminalité et armes à feu
Question 3 : On a vu une augmentation des crimes par armes à feu partout au Canada les dernières années. L’introduction du projet de loi C-21 et l’interdiction des armes n’a pas amélioré la situation. Qu’allez-vous faire pour diminuer la violence dans nos communautés ?

Eric Duncan :
« Le projet de loi C-21 a été un échec […] Les propriétaires d’armes qui respectent les lois ne sont pas le problème dans ce pays. […] Selon l’Association de la police de Toronto, 85 % des crimes par armes à feu viennent d’armes illégales en provenance des États-Unis. Ce que nous devons régler, c’est que nous scannons juste 1% des conteneurs expédiés qui entrent et sortent ici. […] Dans SDG, nous sommes malheureusement connus comme un foyer de contrebande et de trafic d’êtres humains. […] Nous allons mettre fin au système de libération sous caution défaillant pour les récidivistes violents et les maintenir derrière les barreaux et avoir une unité d’intégrité des frontières 24h/24 et 7j/7 dans ce pays, y compris le long du fleuve Saint-Laurent. »
Sarah Good :
« Il n’y a pas de solution rapide, mais le projet de loi C-21 est une partie du casse-tête dans laquelle nous allons continuer d’investir. En addition à ça, nous augmentons le financement pour l’embauche de 1000 officiers supplémentaires de la GRC et 1000 agents des services frontaliers. Ça va aider à prévenir le trafic d’armes illégales. Mais plus que ça, nous devons regarder les racines, on ne peut pas juste créer des lois et espérer changer les comportements. Le déterminisme social du crime est le même que celui de la santé. Quand les gens n’ont pas accès au logement, à l’éducation et aux opportunités d’emploi, ils sont amenés vers le crime. […] On va automatiquement révoquer le permis de port d’arme de celui qui se rendra coupable de crime violent […] Mais ça va prendre nos communautés et une action collective.


Mario Leclerc :
« Il faut un renforcement de contrôle des frontières, 11 000 agents ont été retirés par les conservateurs il y a 10 ans, mais les libéraux avaient 10 ans pour les réinstaller et ils ne l’ont pas encore fait. Mais surtout, le NDP va travailler sur les racines des crimes violents : la pauvreté, le manque d’éducation, le manque d’opportunités, le niveau de vie. On doit augmenter les soins médicaux aussi (..) Les besoins fondamentaux des gens doivent être satisfaits s’ils veulent vivre en paix. »
Gordon J. Kubanek :
« Ce n’est pas juste le Canada, ce sont tous les pays du G20. Il y a quelque chose qui se passe globalement avec le taux de crime. […] Le Mexique poursuit directement les sociétés d’armes à feu. Nous devons faire la même chose. »
Gordon J. Kubanek s’est aussi dit en faveur d’un modèle mixte qui prendrait en compte le déterminisme social et la santé mentale des individus, mais qui serait plus ferme sur les peines de prison, notamment pour les récidivistes. « On peut être durs et compassionnels à la fois. Ça sonne très canadien pour moi. »

L’accessibilité financière
Question 4 : Les Canadiens ont été confrontés à de nombreux défis en ce qui concerne le coût de la vie. Que fera votre parti pour permettre aux jeunes familles canadiennes de subvenir à leurs besoins ?
Sarah Good :
« Les libéraux, sous le leadership de Mark Carney vont garder les frais de garderie à 10 dollars par jour. On va aider des milliers de familles pour qu’elles continuent à contribuer à la force de travail. Notre plan est aussi de construire 4 millions de maisons pour diminuer le coût des loyers. Nous allons augmenter la disponibilité des maisons préfabriquées, c’est quelque chose qui va aider avec l’accessibilité des logements partout dans SDG et Cornwall. On a les terrains pour le faire et on a ici, dans SDG, des compagnies qui font des maisons modulaires. On va augmenter les allocations familiales pour les enfants sous 10 ans. 500 dollars par année, ça ne semble pas beaucoup, mais pour les familles, ça fait toute la différence. »
Mario Leclerc :
« On va faire un contrôle des loyers. Quand on fait un contrôle des loyers, ça fait baisser le coût des maisons et ça aide les gens à acheter. On va aussi aider les premiers acheteurs et leur offrir 1,5 % sur 5 ans, ça fait 2 000 dollars par année qu’ils vont épargner… »
Le NPD veut également faire passer le premier seuil d’imposition de 15 500 $ à 19 500 $ de revenu annuel pour les particuliers.
En réponse à cette question, Gordon J. Kubanek a mis l’emphase sur les bienfaits des projets de coopératives d’habitation, comme celui initié par le gouvernement libéral dans les années 80, indiquant que la population avait augmenté plus vite que la capacité à développer les infrastructures. Il a aussi évoqué la question salariale. « Il faut bien payer les gens, sinon ils auront besoin de programmes gouvernementaux. […] Le salaire vital est de 21 dollars de l’heure dans cette région. »
Eric Duncan :
« Après 10 ans de gouvernement libéral, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Il y a 2 millions de personnes par an qui visitent les banques alimentaires dans ce pays. Qu’est-ce qu’on peut faire? Il y a deux choses : éliminer la taxe carbone complètement et réduire les impôts sur le revenu des personnes. […] En 2015, selon la Chambre immobilière de Cornwall, le prix moyen des maisons était de 175 000 dollars. L’automne dernier, la dernière fois que j’ai eu l’information, c’était 422 000 dollars et quand vous mettez les intérêts en plus de ça, vous triplez le montant de l’hypothèque. Il faut construire plus de maisons pour augmenter l’approvisionnement dans ce pays. Nous pouvons éliminer la TPS sur les maisons coûtant jusqu’à 1,3 million de dollars. Ça représente 65 000 dollars d’économie immédiate. »
Sarah Good :
« Les baisses d’impôt du Parti conservateur du Canada favorisent de manière disproportionnée les riches. […] Ils mettent les familles à risque. Leur solution, c’est la privatisation. Laisser le libre marché s’en charger, ne fonctionnera pas. […] Dans nos échanges commerciaux avec l’Union européenne, nous devons fixer un prix sur le carbone. Sinon, nous nous exposerons au risque de tarifs douaniers. »