Doug Ford « optimiste » face au retour de Trump

Émilie Gougeon-Pelletier - IJL – Réseau.Presse – Le Droit - Le premier ministre ontarien Doug Ford assure que la province et le gouvernement fédéral auront une « approche unie » face au prochain président des États-Unis, Donald Trump.
Le premier ministre ontarien Doug Ford a rencontré les journalistes à Queen's Park, le mercredi matin 6 novembre. (Émilie Gougeon-Pelletier/Le Droit)
Photo : Le premier ministre ontarien Doug Ford a rencontré les journalistes à Queen’s Park, le mercredi matin 6 novembre. (Émilie Gougeon-Pelletier/Le Droit)

« J’ai eu une conversation avec la ministre [des Finances du Canada], Chrystia Freeland, hier soir », a fait savoir le premier ministre ontarien lors d’une mêlée de presse à l’Assemblée législative, le mercredi 6 novembre.

Celui-ci a indiqué que la ministre Freeland et lui se sont mis d’accord pour favoriser une « approche unie » du Canada et de l’Ontario lorsqu’il est question des États-Unis, particulièrement en ce qui concerne les échanges commerciaux.

« Je crois au concept d’acheter Can-Am. Pas “achetez Canada”, ou “achetez Américain”, mais bien “ achetez Can-Am ” », a-t-il lancé.

Chrystia Freeland a indiqué quant à elle avoir reçu beaucoup de textos et d’appels de partout au pays au cours de la nuit de mardi et mercredi matin.

« Je suis aussi convaincue que notre pays a une capacité très importante, et c’est la capacité de s’unir autour des grands défis, de travailler en tant qu’“ Équipe Canada ”, et je suis absolument certaine qu’on va faire ça maintenant avec nos voisins, nos partenaires et nos amis américains », a-t-elle soutenu.

Doug Ford n’est pas inquiet face à une possible imposition de tarifs de 10 % sur les produits importés aux États-Unis évoquée par Donald Trump.

« Eh bien, il a essayé la dernière fois, et ça n’a pas duré très longtemps », a-t-il noté, le sourire en coin, ajoutant que l’Ontario est un partenaire essentiel aux échanges de marchandises avec les États-Unis, et vice-versa.

L’Ontario est la première destination d’exportation de 17 États américains et la deuxième destination d’exportation de 11 autres.

Optimiste

Au lendemain de l’élection de Donald Trump à la présidence américaine, Doug Ford a partagé une déclaration où il se dit « optimiste quant aux opportunités d’accroître les échanges et la coopération entre l’Ontario et les États-Unis ».

Devant les journalistes, il a aussi rappelé qu’il aurait travaillé avec la prochaine administration de la Maison-Blanche, même si c’étaient la démocrate Kamala Harris et son colistier Tim Walz qui avaient remporté la course.

« Je félicite le président élu et le vice-président élu, mais si les choses avaient été dans l’autre sens, j’aurais travaillé avec eux également. L’important, c’est d’avoir une approche solide de l’équipe Canada, de l’équipe Ontario, et je suis très confiant qu’on aura une relation très enrichissante avec la nouvelle administration », a-t-il soutenu.

L’opposition inquiète

La cheffe du Nouveau Parti démocratique (NPD) ontarien Marit Stiles semble quant à elle moins enchantée à l’idée de l’éventuel retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.

« La vérité, c’est que nous sommes un pays différent. Nous avons des valeurs différentes. C’était une élection américaine. Ils ont fait un choix. Je ne dirai pas que je suis particulièrement heureuse du choix qu’ils ont fait, mais je défendrai à 100 % l’Ontario et nos emplois et nos opportunités », a-t-elle lancé.

Marit Stiles a indiqué qu’elle partage les inquiétudes « de plusieurs Ontariens » quant à l’impact que pourrait avoir une administration conservatrice sur l’économie de la province.

« Les Ontariens sont déjà aux prises avec la montée en flèche des coûts de tout sous le gouvernement conservateur et le premier ministre. Je pense donc que les Ontariens ont peur en ce moment, et je le comprends, et je tiens à dire très clairement aux Ontariens que je me concentre sur la défense de l’Ontario contre tout changement majeur qui pourrait avoir un impact négatif sur notre économie, nos emplois et nos possibilités qui découleraient de cette nouvelle administration », a-t-elle affirmé.

« Ils sont très divisés, au sud de la frontière », a quant à lui remarqué le député libéral d’Ottawa-Sud, John Fraser.

« Je pense que la leçon à tirer de tout cela, c’est que les gens veulent du changement, que leur vie est plus difficile aujourd’hui, qu’ils ont l’impression de ne pas pouvoir rattraper leur retard, qu’ils veulent quelque chose de différent. Et je pense que c’est quelque chose qui se produit ici en Ontario et partout en Amérique du Nord», a-t-il noté, disant que son parti continue de se concentrer sur «les choses qui sont les plus importantes pour les familles », comme l’économie et l’accès des Ontariens à des médecins de famille.

Le chef du Parti vert Mike Schreiner s’est dit hautement inquiet concernant une possible imposition de tarifs sur les produits ontariens exportés aux États-Unis, mais aussi face aux politiques d’échanges commerciaux.

« Si le nouveau président veut s’attaquer au secteur des véhicules électriques, ce pourrait être une occasion pour l’Ontario de produire encore plus de véhicules électriques, car nous savons que partout dans le monde, la demande pour la transition vers l’énergie verte est croissante », a-t-il insisté.

— Avec des informations de Lise Denis

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