On a le choix
Delphine Petitjean
IJL-Réseau.Presse-On a le choix
Rédactrice en chef et journaliste
Delphine est diplômée en études de la communication et des médias ainsi qu'en rédaction web et enseignement. Elle a débuté en presse écrite en Belgique, puis s'est dirigée vers le domaine de l'insertion professionnelle et de la formation. Au Canada, elle a été chargée de projet, a eu quelques collaborations en rédaction, avant de se former à la réalisation documentaire et de co-fonder On a le choix Média.
On a le choix
Raphaël Machiels
Directeur Technique et Caméraman - Monteur
Raphaël est diplômé en Techniques Cinématographiques et en Développement Web. En Belgique, il a travaillé pour la télévision nationale, ainsi que pour les télévisions locales en tant que caméraman - monteur. Il a aussi oeuvré sur des captations de concerts et d'évènements sportifs. Au Canada, il a travaillé dans le Web avant de co-fonder On a le choix Média.
Une campagne annuelle contre la faim
Le Centre Agapè est un organisme de bienfaisance qui joue un rôle important pour la sécurité alimentaire des plus démunis à Cornwall. En plus de sa friperie, l’association gère un marché et une cuisine communautaires.
Chaque année, en septembre, mois de l’action contre la faim, l’organisme lance le « One Bag Challenge ». « C’est une campagne sur les médias sociaux : vous achetez un sac d’épicerie pour l’amener ici et vous prenez un selfie que vous postez sur Facebook pour mettre au défi cinq de vos amis de faire la même chose. L’année passée, nous avons récolté 3000 livres de nourriture », explique la directrice générale du Centre, Lisa Duprau.
Pour cette édition, l’organisme demande spécifiquement des dons de légumes en conserve, une denrée dont il manque ces derniers temps.
Tout comme l’initiative « Over the Edge » de Centraide SDG, cette campagne vise à toucher les jeunes donateurs, davantage actifs sur les réseaux sociaux.
Levée de fonds et transparence sur les chiffres
« Comme organisation à but non lucratif, nous n’avons pas de fonds permanents, nous n’avons aucune aide du gouvernement ou de la municipalité, mentionne Lisa Duprau. Donc nous sommes toujours concentrés sur des façons innovantes de lever des fonds. »
On essaie aussi de se focaliser sur de plus grands évènements.
Lisa Duprau
« Le tirage 50/50, nourrissez votre voisin » est un autre exemple d’initiative menée par la banque alimentaire. Dès aujourd’hui, les gens peuvent acheter des tickets en ligne pour participer à un concours participatif qui aura lieu le 13 décembre prochain. Le gagnant recevra 50 % des recettes de la vente de billets, tandis que l’autre moitié sera distribuée aux membres de la communauté dans le besoin.
Lisa Duprau tient également à être transparente sur ce qu’elle fait de l’argent récolté. La directrice communique tous les mois dans les médias locaux les statistiques sur le nombre de personnes aidées par le centre et sur ses services.
Selon les données du mois d’août, le Centre Agapè a enregistré 1833 visites au marché communautaire et distribué 2802 repas, soutenant ainsi un total de 2651 individus, dont 1315 enfants. L’association a par ailleurs reçu 263 nouvelles références de demande de services.
Des demandes en hausse depuis la pandémie
« Avant la pandémie, nous supportions 1200 personnes par mois, seulement à travers notre banque alimentaire. Le mois dernier, nous étions à plus de 3600 personnes », rapporte Lisa Duprau.
Des chiffres qui, selon elle, sont un résultat direct de l’inflation et de la hausse des prix de la nourriture et du logement. « Les gens qui vivent sur un revenu fixe, leur revenu n’a pas changé. Donc ils ont du mal à garder un toit au-dessus de leur tête et de la nourriture sur la table », déplore-t-elle.
Les citoyens à faibles revenus sont de plus en plus nombreux à utiliser la banque alimentaire comme magasin d’épicerie principal, et non plus comme un complément. Par ailleurs, Feed Ontario a dénombré 1 001 150 utilisateurs de banques alimentaires à travers la province entre avril 2023 et mars 2024, ce qui représente une augmentation de 25 pourcents par rapport aux statistiques de l’année précédente.
Lisa Duprau se dit très satisfaite du soutien de la communauté et des partenariats que le Centre a tissés avec les épiceries locales. Elle aimerait cependant voir les salaires fixes augmenter pour que les gens puissent suivre le coût de la vie. « Nous sommes censés être un service d’urgence à court terme. On ne devrait pas être une solution à long terme pour les gens. »
La pauvreté dans sa globalité
Récemment, le Centre Agapè s’est aussi doté de son propre centre juridique et d’un accès à des douches. Il propose également des coupes de cheveux gratuites deux fois par an.
Car pour Lisa Duprau, la pauvreté ne se limite pas au manque de nourriture, elle englobe de multiples réalités. Les différentes initiatives de l’association visent donc à alléger le stress financier des bénéficiaires tous les mois.