
On a le choix
Delphine Petitjean
IJL-Réseau.Presse-On a le choix
Rédactrice en chef et journaliste
Delphine est diplômée en études de la communication et des médias ainsi qu'en rédaction web et enseignement. Elle a débuté en presse écrite en Belgique, puis s'est dirigée vers le domaine de l'insertion professionnelle et de la formation. Au Canada, elle a été chargée de projet, a eu quelques collaborations en rédaction, avant de se former à la réalisation documentaire et de co-fonder On a le choix Média.
Un métier sous haute tension
Selon un rapport statistique sur les services paramédicaux en Ontario publié par le Syndicat canadien de la fonction publique en 2020, de 2017 à 2018, le volume d’appels pour les ambulances a connu une hausse de 4,1 %, contre une croissance démographique de 1,8 %. La charge de travail des ambulanciers paramédicaux est augmentée de façon conséquente par les demandes d’intervention et les délais de transfert à l’hôpital en constante hausse. Le nombre d’heures supplémentaires à prester augmente aussi chaque année. Par ailleurs, le personnel a de moins en moins l’occasion de prendre des pauses, car il doit offrir un service continu. Ainsi, il y a près de 2 700 demandes pour maladies professionnelles ou accidents de travail par année.Formation
Dans le cadre de leur intégration, les nouveaux ambulanciers et ambulancières paramédicaux de SDG suivent un programme de formation complet de quatre semaines sur les politiques et procédures, la santé et la sécurité, les rôles de conducteur de véhicule ainsi que la familiarisation avec l’équipement et la préparation à la certification provinciale.
« Il faut qu’ils aient leur diplôme secondaire avec mathématiques et science au niveau collège. Une fois qu’ils ont ça, c’est un programme de deux ans. », explique le chef adjoint aux opérations des services paramédicaux, Brian Dufresne.
Les établissements qui offrent la formation dans la région sont le collège St Lawrence de Cornwall, le collège La Cité (en français) et Algonquin à Ottawa.

« Leur dernier semestre se passe dans l’ambulance avec une équipe pour qu’ils puissent mettre en pratique. À Cornwall SDG, nous avons une équipe très bilingue, je dirais qu’on est à peu près 75 % qui parlent français et anglais […] Notre recrutement a lieu au printemps, quand les étudiants des collèges graduent. Le recrutement prend un mois à compléter. »
Profil
Interrogé sur les qualités nécessaires à l’exercice de la profession, Brian Dufresne poursuit :
La persévérance, la résilience, surtout. Comme paramédic, on voit beaucoup de choses, il faut être prêt pour n’importe quel résultat. Il faut vraiment être capable de travailler dans un environnement d’équipe. Les paramédics passent 12 heures par jour en équipe de deux. Il faut se fier l’un sur l’autre pour le support.
Brian Dufresne
Une approche nuancée est également nécessaire pour la conduite des ambulances.
« On peut aller plus vite que la limite, mais quand il y a une lumière rouge, il faut arrêter. Comme je dis à mes paramédics, si on fait un accident, ça n’aide pas notre cause. Surtout pendant les intempéries, il faut prendre le temps. »
Pas deux journées les mêmes
« Mon meilleur souvenir, on venait de finir notre shift, ça faisait à peu près 14 ou 15h qu’on travaillait, on était en train de revenir à la maison et nous avons eu un autre appel, pour une petite fille qui était tombée en bas d’un escalier, elle devait avoir 4 ou 5 ans. Je me rappelle à quel point j’étais fatigué et je voulais juste aller à la maison. Nous avons traité la petite, on l’a immobilisée et amenée à l’hôpital. J’étais en stage à l’hôpital comme enseignant et j’ai pu la revoir le lendemain. Tout allait bien. En tant que paramédic, ce n’est pas souvent que nous voyons les résultats de nos traitements. On les [les patients] laisse à l’hôpital et on s’en va. […] Alors, c’était bien de faire le suivi avec elle. […] Une semaine plus tard, j’ai reçu une lettre de remerciement de la petite fille. », se souvient Brian Dufresne.
« Ça peut être une carrière très gratifiante. […] Ça fait 22 ans que je fais ça et je ne m’imagine pas faire autre chose. On a vraiment le sens de communauté ici, le sens de la famille. Quand j’ai commencé, on était à peu près 80 employés, nous sommes maintenant au-dessus de 150 […] On rencontre plein de monde différent, nos journées ne sont jamais les mêmes […] L’imprévu, c’est bien. Ce n’est pas pour tout le monde, mais ça nous garde toujours en action. […]. Le fait de savoir qu’on a fait une différence dans la vie de quelqu’un, mais aussi, sa famille, ses amis, c’est vraiment ça qui te touche. »