On a le choix
Delphine Petitjean
IJL-Réseau.Presse-On a le choix
Rédactrice en chef et journaliste
Delphine est diplômée en études de la communication et des médias ainsi qu'en rédaction web et enseignement. Elle a débuté en presse écrite en Belgique, puis s'est dirigée vers le domaine de l'insertion professionnelle et de la formation. Au Canada, elle a été chargée de projet, a eu quelques collaborations en rédaction, avant de se former à la réalisation documentaire et de co-fonder On a le choix Média.
On a le choix
Raphaël Machiels
Directeur Technique et Caméraman - Monteur
Raphaël est diplômé en Techniques Cinématographiques et en Développement Web. En Belgique, il a travaillé pour la télévision nationale, ainsi que pour les télévisions locales en tant que caméraman - monteur. Il a aussi oeuvré sur des captations de concerts et d'évènements sportifs. Au Canada, il a travaillé dans le Web avant de co-fonder On a le choix Média.
Des chiffres alarmants
Selon l’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM), un Canadien sur cinq éprouvera des problèmes de santé mentale au cours de sa vie et 70 % des troubles se déclarent durant l’enfance et l’adolescence.
Des statistiques qui démontrent l’importance de sensibiliser les jeunes à cette problématique car, comme le rappelle l’ACSM : « La santé mentale est partie intégrale de l’état de santé général de l’individu et est essentielle à sa survie, puisqu’elle détermine le comportement, la perception, la façon de penser, de communiquer et de comprendre. »
« En Ontario, les personnes affectées par la maladie mentale, c’est 1,5 fois plus haut que tous les cancers réunis », rapporte Angele D’Alessio, représentante de ACSM et organisatrice de l’évènement du 9 octobre à Cornwall.
Le but de l’activité était de sensibiliser les jeunes à cette réalité, de les encourager à s’exprimer et à chercher de l’aide s’ils en ont besoin, mais aussi de mettre en évidence l’importance d’améliorer l’accès à ces ressources.
« Malgré le fait qu’on a toutes sortes de services ici, il y a encore dans certaines régions une liste d’attente d’au-delà de 2 ans. On est ici pour dire que ce n’est pas acceptable, il faut vraiment en parler et mettre la pression sur notre gouvernement », insiste Angele D’Alessio.
L’intervenante souligne la nécessité d’accroître les subventions pour les services en santé mentale, en particulier pour les jeunes.
Le rôle des associations locales
L’ACSM Champlain Est, dont le siège social est situé à Cornwall, offre plusieurs services, comme du soutien au logement, des actions de sensibilisation communautaire et des services intensifs de gestion de cas, pour aider les personnes souffrant de problèmes de santé mentale sévères.
« On sait que la connexion fait partie d’une bonne santé mentale et peut réduire les risques », explique Angèle D’Alessio.
Parmi les exposants présents lors de l’évènement se trouvait notamment le Boys and Girls Club de Cornwall, ainsi que le Carrefour bien-être pour les jeunes de Cornwall SDG, qui constitue une ressource utile pour les jeunes de 12 à 25 ans et leur famille.
Dans ses deux centres de services de Cornwall et Alexandria, il est possible d’obtenir l’aide d’infirmières et d’intervenants pour des problèmes de santé mentale, de dépendance, ou encore d’emploi et de logement.
« Il y a à peu près 15 agences représentées aujourd’hui pour démontrer qu’il y a de l’aide et qu’on est ici ensemble dans la collectivité », indique Angèle D’Alessio.
Témoignages et marche dans les rues de la ville
Après la visite des différentes échoppes et une présentation des organisateurs, le public a pu écouter des témoignages, comme celui de Tom Hickey, bénévole pour l’ACSM Champlain Est.
« Je vis avec des problèmes de santé mentale depuis mes 12 ans. Avant ça, je n’avais aucune idée de ce que c’était. J’étais un enfant intelligent, je faisais du sport et toutes les choses qu’un jeune normal fait, j’avais des amis. »
La maladie l’a ensuite empêché de poursuivre sa vie normalement et il a développé de l’anxiété sociale.
« J’ai accepté de recevoir de l’aide. Est-ce que ça a été une trajectoire directe ? Est-ce que j’ai été subitement guéri ? Non. Ça a été un processus long et difficile. Ça prend du temps et des efforts dont je ne me croyais pas capable, mais chaque fois que j’ai fait quelque chose de nouveau, ça m’a donné plus de motivation pour essayer encore », confie le jeune homme.
Expliquant que l’échec n’était pas « la fin, mais un autre chemin », le jeune homme a finalement obtenu son diplôme de secondaire, passé son permis et décroché un emploi.
Le maire de Cornwall, Justin Towndale, était aussi présent. Il a fait un discours devant la jeunesse, précisant que lui-même était passé par un état de mal-être émotionnel à la suite de la pandémie et qu’il était conscient des défis que les jeunes avaient dû traverser eux aussi.
Il a ensuite insisté sur l’importance de reconnaitre les problèmes de santé mentale. « Quand j’avais votre âge, ce n’était pas quelque chose dont on parlait et c’est vraiment malheureux. »
Un point de vue que partage Stephen Douris, un résident de Cornwall d’une cinquantaine d’années. Ce dernier est venu témoigner de son parcours, qui l’a mené à vouloir attenter à sa vie à un certain point.
Ajoutant que les jeunes ne devraient jamais être amenés à voir le suicide comme une issue, le quinquagénaire a précisé à l’intention du public qu’il n’y avait rien d’indigne à être malade ou à avoir besoin d’aide.
Après l’écoute des témoignages, les participants se sont rendus dehors pour former un cortège et défiler dans les rues de Cornwall, avec des pancartes et en arborant le ruban vert, symbole de la sensibilisation aux maladies mentales, le tout, en musique.