
On a le choix
Delphine Petitjean
IJL-Réseau.Presse-On a le choix
Rédactrice en chef et journaliste
Delphine est diplômée en études de la communication et des médias ainsi qu'en rédaction web et enseignement. Elle a débuté en presse écrite en Belgique, puis s'est dirigée vers le domaine de l'insertion professionnelle et de la formation. Au Canada, elle a été chargée de projet, a eu quelques collaborations en rédaction, avant de se former à la réalisation documentaire et de co-fonder On a le choix Média.

Inspiration japonaise
Stephanie Belsher est la responsable de Safety Tree. Depuis des années déjà, l’agence offre le cours aux enfants de 9 à 12 ans de la région d’Ottawa.
« On a décidé de venir à Cornwall récemment parce qu’on pensait qu’il y avait un besoin avec cette communauté. Ce programme est à travers SOS 4 Kids. », explique-t-elle.
« J’ai vécu 10 ans au Japon et j’ai réalisé à quel point les enfants étaient indépendants là-bas. Donc, quand je suis revenue au Canada, je voulais faire quelque chose pour aider les jeunes à être plus autonomes ici aussi. Les Japonais prennent le train dès le jardin d’enfants par eux-mêmes, certains font les changements de train, alors que nous ne laissons pas nos enfants jouer seuls au parc le plus proche. […] C’est un monde beaucoup plus dangereux que celui dans lequel j’ai grandi, on doit en tenir compte, mais en même temps, on doit donner de l’indépendance. Je connais des gens dont les enfants vont aller à l’université cette année et ils ne savent même pas faire une lessive ou cuire un œuf. Donc, si on leur montre à un jeune âge, les parents leur feront plus confiance et ils apprendront plus de choses. »
Ces parents trop protecteurs, Stephanie les qualifie d’ « hélicoptères ». Elle admet cependant que chaque pays a ses avantages et inconvénients.
« J’ai des amis qui sont venus en vacances, la mère ou le père est Canadien et les enfants voulaient vivre ici parce qu’ils se sentaient très libres, alors qu’au Japon, c’est très réglementé. S’ils sont dans un train et qu’ils représentent leur école à travers leur uniforme, ils doivent bien se comporter, sinon on va les signaler à l’établissement. […] Il n’y a pas beaucoup de place pour la créativité, tout le monde doit agir pareil. »
Un programme à succès
« Nous avons enseigné à des milliers d’enfants à être en sécurité. Pas seulement à la maison, mais avec leurs grands-parents. Ils ont appris les premiers soins. Ils savent comment appeler le 911 et aider leurs frères et sœurs. Je crois aussi que c’est intéressant d’avoir ce genre de cours avec des frais uniques alors que, de nos jours, tout est si cher. Au lieu de payer pour une garderie après l’école, tu enseignes à tes enfants à être plus indépendants, responsables et tu économises de l’argent. », souligne Stephanie.
La plupart des instructeurs sont employés dans le secteur de l’éducation et la formation est offerte par groupe de maximum 25 étudiants. Un cours en français est aussi envisagé à Cornwall.
« On leur apprend tout, comme la sécurité lorsqu’on rencontre une personne étrange, la signalisation quand ils reviennent à pied de l’école, ou comment réagir s’ils sont seuls et que quelqu’un sonne à la porte ou appelle. Si quelque chose arrive aux enfants qui sont connectés, parfois ils ne le diront pas à leurs parents parce qu’ils vont être effrayés qu’ils confisquent l’appareil. Ils vont donc garder le secret si quelqu’un leur envoie un message ou une photo inappropriée. Donc, on leur enseigne à le dire pour que leurs parents puissent prendre une capture d’écran et aller à la police. »
Jeux de rôles pour des enfants prêts
Interrogés, les participants se sont dit très satisfaits des instructions reçues.
C’était vraiment amusant. J’étais déjà prête, ma mère m’a forcée à venir, mais je ne regrette pas.
Paisley Davis - 11 ans


Finley Chevrier, 9 ans, était aussi très enthousiaste : « Pour la maison, s’il y a un feu, on doit aller sur le plancher, sur ton ventre et sous la boucane parce que c’est très toxique pour toi, ça peut te faire étouffer. […] Je me sens vraiment sécuritaire maintenant. C’est vraiment amusant et on t’apprend d’une façon qui va te garder intéresser, il y a des vidéos et tu peux pratiquer les actions. »
Stephanie Belsher mentionne un exemple de jeu de rôle effectué en classe. « Si tu vois une vieille femme qui range ses courses dans son coffre de voiture et qu’elle laisse rouler des pommes par terre, est-ce que tu vas l’aider ? La réponse est : s’il y a un adulte avec toi, oui. Sinon, attention ! Il pourrait très bien y avoir un autre adulte caché sur le siège arrière de la voiture qui peut t’attraper par le bras. Tu dois donc rester à cinq pas en arrière, par sécurité. »