On a le choix
Delphine Petitjean
IJL-Réseau.Presse-On a le choix
Rédactrice en chef et journaliste
Delphine est diplômée en études de la communication et des médias ainsi qu'en rédaction web et enseignement. Elle a débuté en presse écrite en Belgique, puis s'est dirigée vers le domaine de l'insertion professionnelle et de la formation. Au Canada, elle a été chargée de projet, a eu quelques collaborations en rédaction, avant de se former à la réalisation documentaire et de co-fonder On a le choix Média.
Héritage familial
Denise Boudjou est la fondatrice et présidente de l’association Agoua Éduc. D’origine ivoirienne, elle est ingénieure agronome. Issue d’une famille d’enseignants, à la suite de la pandémie, elle a décidé de reprendre des études en éducation.
« Le nom de « Agoua » vient de ma tante, la grande sœur de mon père qui l’a élevé. Elle lui a donné la valeur du partage. Mon père, quand il était enseignant et directeur d’école, il enseignait pratiquement à tous les enfants de sa zone, gratuitement. Pendant le week-end, il leur donnait un coup de pouce en lecture, mathématiques et autres. C’est venu me chercher. ».
La barrière de la langue
« En tant qu’enseignante, je me suis rendu compte qu’il y avait un besoin. Une fois à la maison, les enfants unilingues anglophones dans les écoles francophones n’ont pas la possibilité de s’exprimer. Ils n’ont pas l’appui qu’il faut parce que les parents n’ont pas la capacité académique de les suivre. Je me suis dit : « Pourquoi ne pas les aider dans leur apprentissage en dehors de la classe » ? », explique Denise Boudjou.
« Les matières enseignées seront le français, les mathématiques et l’étude sociale pour les nouveaux arrivants, pour qu’ils puissent s’acclimater à tout ce qu’on vit au Canada. », précise-t-elle.
Nouveaux arrivants anglophones dans les écoles francophones
« On dit en Ontario que l’anglais, ils vont l’apprendre partout. Le français étant une langue difficile, les parents se disent : je mets mon enfant dans une école francophone pour qu’il ait la base en français parce que je sais que l’anglais, il l’apprendra facilement. C’est ça l’intérêt qui est derrière au niveau des parents. Ma première fille a fait son école en français et se retrouve dans une université anglophone au Canada. », souligne Denise Boudjou.
Des représentants locaux étaient présents le jour du lancement, notamment le maire de Cornwall, Justin Towndale et Farhana Meghji, coordinatrice équité diversité et inclusion pour la police.
Dianne Poirier, ancienne présidente de l’Association canadienne française de l’Ontario Stormont Dundas et Glengarry (ACFO SDG) est aussi venue apporter son soutien à l’organisatrice lors de l’évènement. « J’ai passé 34 ans en éducation de langue française au niveau de Conseil scolaire de district catholique de l’Est ontarien (CSDCEO) et pour moi, la francophonie est importante, mais plus que ça, ce sont les enfants. Les enfants avec des défis sont dans mon cœur et l’ont toujours été. »
Implication de la communauté locale
« Denise veut avoir des parents, des gens dans la communauté pour aider les enfants avec leurs défis. Parfois, c’est juste le social, il faut leur donner confiance, ils ont besoin d’un petit coup de pouce et de quelqu’un pour les écouter. Puis les parents aussi ont besoin d’accompagner les enfants. Il y a des groupes de lecture qui peuvent se former, des périodes de jeux. », explique Dianne Poirier.
Nous sommes enregistrés au niveau fédéral, nous avons un conseil d’administration de cinq personnes. Ce sont des personnes locales, enseignantes pour la plupart. On a quatre enseignants et un administratif et on a aussi plein de bénévoles qui sont enseignants.
Le contexte ontarien
Un sondage récent mené auprès des travailleurs de l’éducation de l’Ontario, par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) et le Conseil des syndicats des conseils scolaires de l’Ontario (CSCSO) montre que le sous-financement a conduit à un manque important de personnel et à des difficultés pour satisfaire les besoins des élèves dans les conseils scolaires francophones à travers l’Ontario.
Les aides-enseignant(e)s et les travailleurs et travailleuses auprès des enfants et des jeunes (A.-E./TAEJ) apportent un soutien aux élèves en difficulté ayant des besoins éducatifs particuliers divers.
- 49,7 % des A.-E./TAEJ soutiennent cinq élèves ou plus au cours d’une semaine normale. Seulement 15,7 % des A.-E./TAEJ ont déclaré fournir un soutien individuel aux élèves.
- 71,1 % des répondant(e)s ont déclaré que le nombre d’élèves qu’ils soutiennent a augmenté au cours des cinq dernières années.
- Seulement 39,5 % des A.-E./TAEJ ont déclaré bénéficier d’un temps de préparation rémunéré. Les membres qui ne bénéficient pas d’un temps de préparation rémunéré effectuent en moyenne 16 minutes de préparation non rémunérée chaque jour.
- 88,2 % des répondant(e)s ont déclaré qu’il y a des élèves dans l’école où ils(elles) travaillent qui ont besoin du soutien d’un(e) A.-E. ou d’un(e) TAEJ, mais qui n’en bénéficient pas pour l’instant.
- 75,3 % ont déclaré qu’ils(elles) doivent parfois choisir entre deux (ou plusieurs) élèves qui ont besoin de leur soutien immédiat au même moment.
1 réflexion sur “Soutien scolaire : une nouvelle association voit le jour à Cornwall”
Excellent reporting on all fronts. The stories were very interesting. Keep up the good work