
On a le choix
Delphine Petitjean
IJL-Réseau.Presse-On a le choix
Rédactrice en chef et journaliste
Delphine est diplômée en études de la communication et des médias ainsi qu'en rédaction web et enseignement. Elle a débuté en presse écrite en Belgique, puis s'est dirigée vers le domaine de l'insertion professionnelle et de la formation. Au Canada, elle a été chargée de projet, a eu quelques collaborations en rédaction, avant de se former à la réalisation documentaire et de co-fonder On a le choix Média.

On a le choix
Raphaël Machiels
Directeur Technique et Caméraman - Monteur
Raphaël est diplômé en Techniques Cinématographiques et en Développement Web. En Belgique, il a travaillé pour la télévision nationale, ainsi que pour les télévisions locales en tant que caméraman - monteur. Il a aussi oeuvré sur des captations de concerts et d'évènements sportifs. Au Canada, il a travaillé dans le Web avant de co-fonder On a le choix Média.
Manque d’installations
Le Conseil scolaire de district catholique de l’Est ontarien a déposé le projet relatif aux immobilisations prioritaires le 16 septembre 2024. La Citadelle souhaite voir la construction d’un nouveau bâtiment pour accueillir les élèves de la 7e à la 12e année, avec une capacité de 850 places.
Lors d’une entrevue en mars dernier, Daniel Legros, le directeur, a fait part des problèmes en lien avec les infrastructures actuelles. « Cet édifice a été construit en 1949, donc il date beaucoup. Les frais de maintenance quotidiens sont très dispendieux, mais ce sont surtout les installations qui nous manquent en ce moment. », a-t-il souligné.
« Nous sommes très compétitifs dans les sports, mais on ne peut pas être hôtes de tournois régionaux, provinciaux puisqu’on n’a pas les installations scolaires pour le faire. Même chose avec nos activités culturelles. Le CitaShow est très populaire ici à La Citadelle. C’est une comédie musicale qu’on fait chaque année et on doit louer le théâtre Aultsville. Ça nous coûte 5 000 à 7000 dollars pour 3 jours de répétitions puisqu’on ne peut pas les faire ici. »
Refus du ministère de l’Éducation
« Nous avons un édifice en ce moment qui peut encore servir, c’est la raison principale qui nous a été donnée pour le refus. », a précisé Daniel Legros.
Contacté par notre rédaction, le ministère de l’Éducation nous a adressé la réponse suivante par courriel :
Chaque année, les conseils scolaires soumettent des demandes de projets d'immobilisations au ministère par l'intermédiaire du Programme d'immobilisations prioritaires afin de répondre à leurs besoins prioritaires. Le ministère procède à un examen détaillé de chaque analyse de rentabilisation et toutes les soumissions sont évaluées selon un certain nombre de critères. Cette année, nous avons reçu plus de 160 soumissions pour le programme, dont seule une partie a pu être approuvée. Le projet proposé pour l'ÉSC La Citadelle, qui remplacerait une école existante, a été évalué en fonction de son rapport qualité-prix. Le projet n'a pas été retenu pour un financement, car il ne répondait pas aux exigences du ministère.
Un manque d’équité pour les francophones ?
Daniel Legros a rappelé la lutte de 1973 pour la création de l’école de La Citadelle, bastion de la francophonie en situation minoritaire à Cornwall.
À lire aussi : Attraction et rétention des élèves pour les écoles francophones en milieu minoritaire
« On n’a pas d’amphithéâtre alors que les écoles anglophones ont les installations », a-t-il notamment comparé. Les équipes sportives doivent également se tourner vers les établissements anglophones de la ville pour bénéficier de leurs gymnases plus spacieux.
« Le Conseil public anglophone fait une demande pour une nouvelle école, ils veulent amalgamer deux écoles publiques ensemble. […] Les anglophones ont fait une demande, même si leur école est 25 ans plus récente que la nôtre. »
Début avril, Le Upper Canada District School Board (UCDSB) a annoncé avoir reçu 11,9 millions de dollars pour finaliser l’achat du terrain qui verra la construction d’une nouvelle école secondaire à Cornwall. Lors de l’annonce du financement du nouvel établissement scolaire en juin 2017, le budget initial était de 39 millions de dollars. Ce montant additionnel alloué à l’acquisition du terrain fait donc passer le budget prévu à 51 millions de dollars pour l’école anglophone.
« C’est inscrit dans la loi que les francophones doivent avoir des installations aussi bonnes, sinon meilleures que les écoles anglophones. », a conclu le directeur de La Citadelle.
Contestation et mobilisation communautaire
Selon Daniel Legros, la décision du ministère est également constable pour différentes raisons pratiques.
« Avec un édifice de 1949 qui a déjà eu plusieurs ajouts au fil des années, c’est rendu au point où c’est très difficile. Et puis aussi, ce sont des problèmes d’infrastructure, d’éclairage. Il faudrait refaire des pièces majeures, beaucoup d’usinage pour mettre l’école à jour. L’étude a démontré que ça coûterait très peu de plus de bâtir une nouvelle école que de remettre à niveau celle-ci. », a-t-il insisté.

Ce n’est pas fini, on mobilise la communauté. Il y a plusieurs Patriotes dans les industries de la construction qui ont construit Cornwall, et qui sont prêts à mettre à jour notre école.
Daniel Legros
Le Comité 73
Le 17 avril dernier, les étudiants se sont officiellement joints à la lutte avec la création du Comité 73.
Dans un communiqué de presse annonçant le lancement de leur action, les élèves impliqués se réfèrent eux aussi à la loi pour appuyer leur revendication : « […] L’absence d’investissement pour La Citadelle constitue une iniquité inacceptable et potentiellement contraire à l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés, qui garantit l’égalité en matière d’éducation pour les francophones en situation minoritaire. »

« Malheureusement, on a fait notre demande [de financement] au mois de février et elle a été refusée malgré l’urgence de la situation. Des fois, c’est difficile à comprendre, c’est pourquoi on a commencé ce comité. », a expliqué Jacob Pilon, premier ministre du gouvernement des élèves et président du comité.
« On va lancer une campagne sur les médias sociaux. Le comité s’engage à faire toute action civique qui est dans l’esprit de collaboration et de respect. »
En date du 24 avril dernier, le Comité 73 a annoncé avoir obtenu l’appui officiel de la Fédération de la jeunesse franco ontarienne (FESFO) dans sa démarche.
Il est important pour la FESFO d’aider les jeunes à recevoir une éducation francophone dans un établissement équitable. Ce n’est pas seulement un problème à l’ÉSC La Citadelle, c’est un enjeu provincial. Nous sommes choyé.e.s de pouvoir les appuyer et d’affirmer que les jeunes sont prêt.e.s à faire une réelle différence.
Eva Blais - présidente de la FESFO