
On a le choix
Delphine Petitjean
IJL-Réseau.Presse-On a le choix
Rédactrice en chef et journaliste
Delphine est diplômée en études de la communication et des médias ainsi qu'en rédaction web et enseignement. Elle a débuté en presse écrite en Belgique, puis s'est dirigée vers le domaine de l'insertion professionnelle et de la formation. Au Canada, elle a été chargée de projet, a eu quelques collaborations en rédaction, avant de se former à la réalisation documentaire et de co-fonder On a le choix Média.

Au piquet
Lors de la manifestation à Cornwall, Ann Small, ancienne bibliothécaire qui travaille aujourd’hui au placement des étudiants, a été la porte-parole de la quinzaine de salariés présents au piquet de grève.On a perdu beaucoup de services et à peu près 100 employés à SLC. On a choisi de faire la grève parce qu’on est en train de perdre tous nos supports : la bibliothèque, l’accessibilité au bien-être, l’athlétisme... Le collège est en train d’externaliser.
Ann Small
« On veut garder nos collèges. [..] Dans le document qu’on a vu l’autre jour, c’est clair que s’il n’y a plus de budget, ils vont fermer Cornwall et Brockville d’ici 2028. On n’a pas de transport pour aller à Kingston ou à Ottawa. Ce n’est pas une ville riche ici. »
Une problématique qui ne date pas d’hier et un accord conclu
Le campus de Cornwall, comme d’autres dans la province, fait face à des difficultés et des suppressions de programmes depuis des mois.
Les collèges et le personnel de soutien à temps plein de l’Ontario ont conclu une entente de principe, mettant fin à une grève de cinq semaines dans les 24 établissements de la province.
Une séance de médiation privée d’une fin de semaine avec le médiateur William Kaplan a permis de dénouer l’impasse des négociations.


L’entente est intervenue entre le Conseil des employeurs des collèges (CEC), qui représente les collèges, et le Syndicat des employés de la fonction publique de l’Ontario (SEFPO), qui représente les 10 000 employés en grève.
« Le personnel de soutien joue un rôle important dans nos collèges : il appuie les activités et contribue à la réussite des étudiants. Nous sommes reconnaissants de leur retour au travail. », a déclaré Graham Lloyd, PDG du CEC.
« Les cinq dernières semaines de grève ont été difficiles pour toutes les personnes concernées. Nous apprécions la persévérance des équipes de négociation des deux parties et les conseils du médiateur Kaplan pour parvenir à cette entente. »
Si l’accord de principe doit encore être ratifié par les membres du syndicat d’ici le 4 novembre, la grève dans tous les collèges de l’Ontario a pris fin et les employés sont retournés au travail le 16 octobre.
Pendant ce temps, au conseil municipal…

Lors des échanges autour du plan stratégique de la Ville au conseil municipal du 14 octobre dernier, le conseiller Ngoundjo a demandé une assemblée publique pour recueillir l’avis des citoyens au sujet de l’étude de faisabilité pour des programmes universitaires à Cornwall. « Nous avons un rapport que nous avons discuté ici […] et ce serait intéressant d’avoir le retour de nos résidents. », a-t-il souligné.
Amené devant le conseil en mai 2024, ce dossier était un élément clé de l’élu lors de sa campagne de 2022. Il a d’abord été question d’une université francophone physique, puis d’un modèle hybride. Le rapport remis par l’université d’Ottawa avait soulevé des oppositions au conseil du 9 juin dernier. Certains élus estimaient que les programmes collégiaux locaux répondaient davantage aux besoins du marché de l’emploi.
Malgré les réticences autour de la table, l’administration avait mentionné qu’elle étudierait le sujet pour savoir si une suite serait donnée aux résultats de cette étude de faisabilité qui a couté 60 000 dollars.
Consultation publique globale sur l’enseignement postsecondaire
Elaine MacDonald a souligné que le rapport n’avait pas démontré la viabilité d’une université à Cornwall. « Nous avons investi 10 millions récemment, dans les 20 dernières années, pour la rénovation du collège St Lawrence. Préoccupons-nous de ça et une fois que nous aurons sécurisé cela, pensons peut-être à une université. », a-t-elle préconisé.

Sarah Good, qui s’était montrée favorable à la poursuite des discussions autour des programmes universitaires, a affiché son soutien à une assemblée publique à propos du plan stratégique dans son ensemble, incluant ce dossier.
Finalement, Denis Sabourin a suggéré qu’une assemblée publique spécifique soit tenue au sujet de l’enseignement postsecondaire. « On pourrait aborder les préoccupations de la conseillère MacDonald et celles du conseiller Ngoundjo. »
Le conseiller Ngoundjo a marqué son accord et a revu sa motion en ce sens.
Selon ses recommandations et celles de Sarah Good, Nolan Quinn, ministre des Collèges et universités ainsi que d’autres dignitaires devraient être conviés.