
On a le choix
Delphine Petitjean
IJL-Réseau.Presse-On a le choix
Rédactrice en chef et journaliste
Delphine est diplômée en études de la communication et des médias ainsi qu'en rédaction web et enseignement. Elle a débuté en presse écrite en Belgique, puis s'est dirigée vers le domaine de l'insertion professionnelle et de la formation. Au Canada, elle a été chargée de projet, a eu quelques collaborations en rédaction, avant de se former à la réalisation documentaire et de co-fonder On a le choix Média.

On a le choix
Raphaël Machiels
Directeur Technique et Caméraman - Monteur
Raphaël est diplômé en Techniques Cinématographiques et en Développement Web. En Belgique, il a travaillé pour la télévision nationale, ainsi que pour les télévisions locales en tant que caméraman - monteur. Il a aussi oeuvré sur des captations de concerts et d'évènements sportifs. Au Canada, il a travaillé dans le Web avant de co-fonder On a le choix Média.
Historique et mobilisation communautaire
En 1996, la Société d’aide à l’enfance (SAE) a supprimé le programme de subvention du centre de traitement pour enfants de Cornwall. L’actuel coordinateur, Angelo Towndale, appuyé par d’autres citoyens, a décidé de tout mettre en œuvre pour maintenir les services d’aide aux victimes.
Avec les membres du conseil d’administration, ils ont fondé une agence qui, depuis lors, subsiste exclusivement grâce aux dons et aux levées de fonds. « C’est vraiment impressionnant de voir comment la communauté de Cornwall a été présente pour supporter le centre », souligne Nathalie Lamarche, la directrice des services cliniques.
Maltraitance infantile en chiffres
Selon un rapport économique et social publié par Statistique Canada en 2024, 23,3 % des adultes ont déclaré avoir subi des abus physiques et psychologiques avant l’âge de 15 ans, alors que la maltraitance physique seule avait touché 4,1 % de la population interrogée.
Par ailleurs, dans son rapport trimestriel pour l’année fiscale 2023-2024, l’Association ontarienne des sociétés d’aide à l’enfance, indique que 8 200 enfants et jeunes ont été pris en charge mensuellement. 56 % des personnes prises en charge ou qui ont bénéficié de soutien sont des adolescents âgés de 16 à 22 ans et plus. Sur les 50 sociétés d’aide à l’enfance de la province, 37 rapportent avoir reçu 125 000 appels et références. Environ 63 000 ont exigé une enquête complète en matière de protection de l’enfance. Parmi les investigations finalisées, il a été déterminé que 86 % des cas ne nécessitaient pas plus de protection.
À noter la problématique du sous-signalement puisque suivant les résultats d’une Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés (ESEPP) diffusés en 2022, parmi les Canadiens ayant subi au moins un incident de violence physique ou sexuelle dans l’enfance, moins d’un dixième dit avoir signaler une agression aux services sociaux ou à la police avant l’âge de 15 ans.
Le centre de traitement de Cornwall reçoit les enfants pour qui une enquête a déjà été menée et un abus déterminé. « On est deux thérapeutes qui travaillent à temps plein et un qui travaille à temps partiel, alors on peut desservir 52 clients par semaine. », explique Nathalie Lamarche.
Types de traitements et causes
Le centre propose un programme pour les 5 à 18 ans victimes d’abus physique ou sexuel. Il existe aussi un accompagnement pour les adolescents qui ont eux-mêmes été agresseurs. « C’est un programme offert pour que les adolescents puissent prendre la responsabilité de leur geste et offrir un traitement. », explique Nathalie Lamarche. Le service est également disponible pour les enfants de 5 à 12 ans. « C’est un programme psycho éducationnel pour modifier le comportement et prévenir d’autres comportements futurs. »
Selon la professionnelle, la conduite sexuelle agressive d’un enfant peut s’expliquer par différents facteurs. « Parfois, c’est peut-être quelque chose qui leur est arrivé à eux ou parfois avec Internet, les jeunes sont exposés à des choses qu’ils ne sont pas prêts à voir et ils reproduisent des comportements. »
Agressions aux conséquences multiples
« Au niveau émotionnel, les enfants et les adolescents peuvent se sentir coupables, penser qu’ils ou elles ont fait quelque chose pour causer ça. Ils peuvent se sentir en colère, ça peut causer de l’anxiété, beaucoup d’inquiétude sur le futur. Qu’est-ce qui va m’arriver ? À moi, à cette personne-là, à ma famille. Il y a aussi des symptômes plus psychosomatiques. Les enfants ou les ados peuvent avoir des problèmes de sommeil, des difficultés à manger… Des fois, ça peut affecter les relations avec les autres, l’estime de soi. On regarde vraiment l’ensemble de la personne, comment on peut l’aider dans tous ces aspects-là. », précise la directrice des soins cliniques.
Mode de signalement et fausse croyance
Les parents peuvent référer eux-mêmes, ça peut être la commuté, ça peut être les écoles. Plus on est connus, plus les gens se sentent à l’aise de nous appeler pour référer un enfant.
Nathalie Lamarche
Concernant les commentaires inappropriés que ses clients reçoivent parfois de leur entourage, elle conclut : « Si on a un message à passer, c’est que ce sont des émotions, la culpabilité, la colère, l’anxiété, ça ne disparait pas, ça va juste s’accumuler. On ne peut pas juste dire à la personne de les laisser dans le passé. »