Art alternatif : le monde souterrain de Stacey Case

Stacey Case a été élu artiste visuel de l’année par la population de Cornwall. Au cours de sa carrière, il a touché à beaucoup de disciplines. Nous l’avons rencontré dans ce qu’il qualifie d’endroit secret, son studio de sérigraphie, pour qu’il nous parle d’un nouveau projet : redonner vie à de vieux films de familles.
Stacey Case - Cornwall Underground Arts Collective
Delphine Petitjean - Rédactrice en chef

On a le choix

Delphine Petitjean
Rédactrice en chef et journaliste

Delphine est diplômée en études de la communication et des médias ainsi qu'en rédaction web et enseignement. Elle a débuté en presse écrite en Belgique, puis s'est dirigée vers le domaine de l'insertion professionnelle et de la formation. Au Canada, elle a été chargée de projet, a eu quelques collaborations en rédaction, avant de se former à la réalisation documentaire et de co-fonder On a le choix Média.

Raphaël on a le choix

On a le choix

Raphaël Machiels
Directeur Technique et Caméraman - Monteur

Raphaël est diplômé en Techniques Cinématographiques et en Développement Web. En Belgique, il a travaillé pour la télévision nationale, ainsi que pour les télévisions locales en tant que caméraman - monteur. Il a aussi oeuvré sur des captations de concerts et d'évènements sportifs. Au Canada, il a travaillé dans le Web avant de co-fonder On a le choix Média.

Ses années à Toronto dans la musique et le cinéma

Originaire de Niagara-on-the-Lake, Stacey a d’abord vécu à Toronto. Sa jeunesse a été rythmée par l’écoute et la pratique de la musique punk. Il a créé les visuels de différents groupes. Il a aussi tenu une salle de cinéma underground, appelée le Trash Palace. Cet artisan aime travailler de ses mains. Il a passé du temps à couper et à coller des films analogiques.

« Je n’ai pas fait d’école, mais j’ai été engagé rapidement dans le milieu du cinéma. » L’autodidacte a commencé jeune et il explique que c’est ce qui lui permet aujourd’hui de vivre de ses passions. Il travaille en partie en ligne et va encore à Toronto de temps à autre, mais Cornwall est la ville où il a décidé de s’enraciner et d’offrir sa créativité à la communauté.

Artiste reconnu, il fait partie des 10 %

Les 10 %, selon Stacey, c’est cette part d’art alternatif qui n’intéresse pas les officiels. « 90 % des gens vont voir ce que la ville leur dit d’aller voir et je n’aime pas qu’on me dise quoi faire, j’aime découvrir les choses par moi-même. »

Il est membre du comité d’Art et culture de la ville de Cornwall. « Je peux créer du changement. J’aime venir comme un promoteur de l’alternatif. » Un pied dans les deux mondes, il sait qu’il doit aussi vivre avec les 90 %, il estime que c’est très bien. Il se dit honoré d’avoir été élu artiste de l’année, mais pense que le meilleur de la créativité est ailleurs.

Stacey a donc fondé le CUAC (Cornwall Underground Arts Collective) , un collectif d’artistes underground de tous horizons, musiciens, cinéastes, tatoueurs… Il raconte avoir fait du repérage pendant deux ans pour se trouver un groupe qui a la même vision que lui. L’idée à terme est d’organiser des spectacles alternatifs dans les différentes disciplines. Et pour l’heure, le réalisateur revient à une de ces plus grandes passions : le film.

Des histoires de familles en musique

Stacey a collectionné des pellicules tout au long des 30 dernières années, dont des films de familles. Ces bandes Double 8 sont muettes. Il a voulu les habiller de musique originale. Il a tenté l’expérience une première fois dans son studio. Un guitariste acoustique a composé sur une projection.

C’était un film d’une famille qui chassait le caribou dans le Nord du Québec. La juxtaposition de la musique et de l’image était de l’art. C’était une performance honnête et véritable. Tout le monde était fasciné.

 Les spectateurs présents faisaient pourtant partie du 90 %.

 « Depuis cette soirée, je n’ai plus arrêté d’y penser. Cornwall Home Movie est une très bonne idée. » Stacey continue le travail. Il sélectionne les passages intéressants de ces vieux films de famille qu’il numérise et il les propose à un groupe de musiciens pour qu’ils composent un morceau original. Le projet veut mettre l’emphase sur l’image, il n’y a donc pas de paroles, juste des mélodies.

Un festival maison à Cornwall et des évènements pour le collectif

Des familles de la communauté ont aussi contacté Stacey pour proposer leurs propres films. « Nous pouvons avoir des souvenirs dans les mêmes lieux de vacances, mais chaque pellicule est différente. » Lorsqu’il aura rassemblé le matériel nécessaire, le groupe voudrait organiser une projection de 90 minutes au Port Theatre cet hiver. Stacey aimerait également exporter ce festival en dehors de Cornwall.

« Les évènements actuels ne représentent pas ma scène artistique. Maintenant, nous avons commencé à créer une petite communauté qui a le même état d’esprit. Et j’espère que l’été prochain, nous pourrons organiser nos propres évènements. Nous sommes là et nous avons aussi quelque chose à dire. C’est important de mentionner que le groupe est un espace sécuritaire, antiraciste et anti-discrimination de toute sorte et c’est ouvert à tous les artistes. »

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