
On a le choix
Delphine Petitjean
Rédactrice en chef et journaliste
Delphine est diplômée en études de la communication et des médias ainsi qu'en rédaction web et enseignement. Elle a débuté en presse écrite en Belgique, puis s'est dirigée vers le domaine de l'insertion professionnelle et de la formation. Au Canada, elle a été chargée de projet, a eu quelques collaborations en rédaction, avant de se former à la réalisation documentaire et de co-fonder On a le choix Média.
Le bénéfice du doute
Comme vous certainement, j’ai déjà remis en question la presse catastrophiste, autant que celle qui manque de volonté pour exercer un contre-pouvoir éclairé.
Actuellement, j’ai l’occasion de réfléchir autrement. Le journalisme de proximité, juste et équitable, est un atout majeur pour une communauté.
Afin de rester objectifs, il faut aussi considérer que certains embrassent la carrière politique avec l’envie de bien faire.
Mais j’avoue que les bonnes chansons ont toujours plus d’effet sur moi que les longs discours.
Enfiler les bottes ou cultiver l’énergie
« Je marche au rythme des gens beaucoup plus grands que moi et en partie ce sont les bottes, mais c’est surtout mon chi. »
Voilà les premières paroles de la chanson Evolve de Ani DiFranco. Si on fait le parallèle avec une course à l’élection fédérale, certains veulent enfiler les bottes de sept lieues et devenir plus grands. Nous pouvons également changer les choses en toute humilité, à notre niveau, grâce à notre énergie.
La chanteuse mentionne ensuite notre place dans la nature et évoque le papillon de nuit qui navigue bien grâce à la lune, mais qui se perd s’il s’approche de l’ampoule. Agir dans son écosystème, de façon organique, et ne pas se brûler les ailes en cherchant la lumière, c’est ma deuxième interprétation.
Moins figée qu’une belle photo de campagne
Dans Evolve, Ani DiFranco parle également d’écologie, de contrôle du gouvernement. C’est d’actualité avec la perte de vitesse de la démocratie qui préoccupe Américains, mais aussi Canadiens.
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Et enfin, message ultime aux politiques et utile pour tout le monde : l’artiste préfère agir plutôt que d’essayer de convaincre. « Je marche comme si j’étais en mission, car c’est comme ça que je groove. J’ai de plus en plus à faire et de moins en moins à prouver. Il m’a fallu trop longtemps pour comprendre que je ne fais pas de bonne photo, car j’ai le genre de beauté qui bouge ! »
Le titre de la chanson reste la partie la plus importante du message. Quelle que soit notre vocation, « Évoluer ». L’évolution, comme dirait Jacques Godbout, « C’est la raison du plus fort. »
Engagement et liberté
Ani DiFranco est originaire de Buffalo. À 18 ans et avec 50 dollars US en poche, elle lance sa propre maison de disque, Righteous Babe Records et enregistre son premier album. Elle va se faire connaitre par le bouche à oreilles, au milieu des années 90.
Sa musique est autobiographique, remplie de métaphores et à couleur politique. Elle aborde des sujets tels que le racisme, le sexisme, l’homophobie ou la pauvreté.
Elle a toujours voulu garder son indépendance artistique. Elle soutiendra les démocrates et les écologistes.
Bonne écoute !