Un projet citoyen·nes
La mission de Documentalistes Canada est d’outiller les citoyen·nes pour qu’ils et elles s’engagent dans leur communauté d’une façon innovante, tout en améliorant la quantité et la qualité des informations locales, et en œuvrant pour une responsabilisation accrue des élu·e·s.
Les résidents sont ainsi formés pour couvrir les assemblées publiques. Des conseils d’arrondissements aux commissions permanentes, les Documentalistes porteront un œil attentif à ces réunions où les élu·es décident de l’avenir de Montréal. Ils et elles partageront des comptes rendus contenant des informations digestes et factuelles, en travaillant main dans la main avec des journalistes professionnels qui vérifieront les notes rapportées.
Le tout sera publié sur le média Pivot et la page « Montréal » de Documentalistes Canada. Un guide pratique sert de fondement à la démarche, et d’autres ressources sont disponibles sur le site internet pour quiconque souhaite les utiliser.
Nouvel outil démocratique
À Montréal, la formation des membres de la communauté a débuté avec quatre camelots collaborant avec le magazine L’Itinéraire. Après avoir suivi le cours, ils ont commencé à documenter des assemblées publiques, comme le Conseil d’arrondissement de Ville-Marie du 9 septembre et le débat électoral municipal du 16 septembre organisé à l’Institut du Nouveau Monde.
« Cette expérience permet de voir comment les politiciens pensent et comment se déroulent un conseil d’arrondissement ou un débat. », explique Agathe Melançon, camelot et Documentaliste.
« Les notes produites vont à l’essentiel sur des sujets clés, des préoccupations citoyennes, et incluent les réponses des politiciens et responsables des dossiers offrant ainsi un outil pour comprendre dans quel monde nous vivons et comment on peut s’impliquer, se regrouper pour une cause ».
Gabriel Lavoie, un autre participant, estime que l’expérience ouvre de nouvelles perspectives : « Beaucoup de gens vont être informés de ce qui se passe, et ça va peut-être me faire grandir dans mon métier ».
Les formations se sont poursuivies avec des jeunes du quartier Mercier-Est en collaboration avec Solidarité Mercier-Est, et d’autres sont projetées, notamment dans le Faubourg Saint-Laurent avec la table de concertation locale.
Pourquoi maintenant ?
Les 108 organismes de presse locaux fermés au Québec depuis 2008 et les compressions régulières dans les salles de nouvelles le rappellent : l’information locale est plus que jamais sous pression. La confiance envers les médias est aussi au plus bas, avec près d’un Québécois sur deux pensant certain ou probable que les médias traditionnels manipulent l’information.
Face à ces crises, l’implication des communautés constitue un levier pour rebâtir des liens de confiance abîmés en co-produisant des nouvelles pertinentes et ancrées dans les réalités locales.
Documentalistes Canada accompagne ainsi la transformation du rôle des médias qui, en plus de leur mission essentielle de chien de garde de la démocratie, s’engagent à outiller les citoyen·nes pour participer pleinement à la vie démocratique.
Les comptes rendus des Documentalistes, qui aspirent à devenir une nouvelle archive d’information civique, sont réutilisables sous la licence Creative Commons et constituent ainsi un nouvel outil pour tout·e journaliste souhaitant nourrir ses reportages.<|p>
Partenaires engagés
Cet élargissement de Documentalistes Canada se fait avec la collaboration de Pivot, de l’Université Concordia, et de partenaires dans la communauté, en particulier L’Itinéraire, la Table de concertation du Faubourg Saint-Laurent et Solidarité Mercier-Est ainsi que la Coalition montréalaise des Tables de quartier.
Ce projet est aussi appuyé par le réseau Documenters / Documentalistes Canada, notamment à Toronto, en Alberta et en Nouvelle-Écosse, qui œuvre au développement de leur site respectif et au renforcement du réseau commun, ainsi que Max Resnik, directeur de la croissance pour Documenters.org aux États-Unis.
À travers son volet de recherche, Documentalistes Canada contribue à un corpus de littérature grandissant, qui a déjà montré que les notes produites sont souvent plus accessibles que les procès-verbaux officiels et peuvent favoriser plus de participation civique.
