Lufisto: la lutte au féminin

Elle s'est pris des coups, elle est tombée, elle a crié et tout le monde en redemandait ! On n'avait pas imaginé une fièvre pareille. Geneviève est une fille discrète qui aime profiter de son intérieur. Son secret ? Elle a un double. Nous avons rencontré Lufisto, lutteuse professionnelle et féministe.
Lufisto: la lutte au féminin
Delphine Petitjean - Rédactrice en chef

On a le choix

Delphine Petitjean
Rédactrice en chef et journaliste

Delphine est diplômée en études de la communication et des médias ainsi qu'en rédaction web et enseignement. Elle a débuté en presse écrite en Belgique, puis s'est dirigée vers l'insertion professionnelle et la formation. Au Canada, elle a été chargée de projet, a eu quelques collaborations en rédaction, avant de se former à la réalisation documentaire et de co-fonder On a le choix Média.

Raphaël on a le choix

On a le choix

Raphaël Machiels
Directeur Technique et Caméraman - Monteur

Raphaël est diplômé en Techniques Cinématographiques et en Développement Web. En Belgique, il a travaillé pour la télévision nationale, ainsi que pour les télévisions locales en tant que caméraman - monteur. Il a aussi oeuvré sur des captations de concerts et d'évènements sportifs. Au Canada, il a travaillé dans le Web avant de co-fonder On a le choix Média.

La lutte est un art mal compris

Si tu n’as jamais vu une partie de catch en vrai, tu devrais tenter l’expérience. On va découvrir Lufisto, icône de la lutte au féminin.

Ce jour-là, c’est notre première fois. L’ambiance est survoltée, intense. Les gens dans la salle sont de vrais mordu.e.s. On assiste à plusieurs combats en début de soirée.

Hommes, femmes, tou.t.e.s sont des personnages hauts en couleur. On a l’impression qu’une bande dessinée géante se déroule sous nos yeux.

Après la première série, un entracte pour reprendre nos esprits et se remettre de ce qu’on vient de voir. Le show se poursuit et soudain, elle arrive sur le ring. Le public gronde : « Lufisto! Lufisto ! » The Wounded Owl va nous offrir son meilleur !

Nous avons voulu rencontrer Geneviève pour mieux comprendre cet univers particulier. Sa passion pour la lutte remonte à l’adolescence. Elle dessine, s’intéresse à la musique, pour finalement se consacrer corps et âme à ce qu’elle qualifie de théâtre extrême.

Je suis contente qu’elle nous explique l’aspect artistique de sa discipline. Les costumes, le scénario du match, tout est pensé dans la mise en scène d’un personnage unique.

Lufisto veut véhiculer l’émotion pour que le public passe une soirée inoubliable. C’est comme ça qu’elle va chercher son adrénaline.

Avoir un double et pouvoir sortir de soi le temps d’une soirée, je trouve ça fascinant.  

Lufisto combat

De Geneviève à Lufisto, c’est le combat d’une féministe

À ses débuts, elle s’introduit dans un milieu masculin. « Les femmes n’avaient pas de place et ça me mettait en colère ». On lui dit que ce n’est pas pour elle. Elle s’entraine pour être en forme et revendique sa légitimité, au même titre que les hommes.

Tenace, elle a fait bouger les lignes. Je suis curieuse de savoir ce que son combat pour percer dans ce métier lui a apporté. Et comme je m’en doutais, Lufisto influence aussi la vie de Geneviève.

Elle m’explique qu’elle était du genre timide à l’adolescence. La lutte lui a appris à parler devant le public et à défendre ses idées. C’est bénéfique d’avoir une passion qui te pousse à te dépasser.

C’est aussi un choix exclusif. Elle n’a pas fondé de famille parce que c’était incompatible avec ses déplacements.

Tout tourne autour de sa vocation qui implique de la discipline et de l’endurance.

La féminité à travers un sport d’hommes

Geneviève revendique d’être une athlète indépendamment de son genre « Toutes les fois que je me fais dire qu’on oublie que je suis une femme dans le ring quand on me voit lutter, c’est un des plus beaux compliments ».

En même temps, le maquillage et les couleurs, le soin qu’elle apporte à ses tenues lui ont permis de développer davantage sa féminité.

Au combat, elle veut faire savoir que les lutteuses sont aussi capables que leurs homologues masculins.

Je vois la femme forte sur le ring, tandis que je perçois sa douceur en entrevue. Je lui demande d’où vient son surnom (The Wounded Owl, ou hibou blessé).🦉

Dans son sport, il faut apprendre à ne pas se faire mal, mais les blessures sont inévitables. Elle a développé une résistance à la douleur hors norme. Quant au hibou, il représente la sagesse, les connaissances acquises tout au long de ces années.

C’est bien pensé et comme elle me le précise, son totem est un animal calme, mais qui sait se défendre si on l’attaque.

C’était une belle rencontre et tout un paradoxe. Geneviève est un mélange de détermination et de réserve.

Très populaire dans son domaine, elle a su rester simple.

Nous la remercions pour le temps qu’elle nous a accordé et pour cette soirée unique en son genre.

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