
On a le choix
Delphine Petitjean
IJL-Réseau.Presse-On a le choix
Rédactrice en chef et journaliste
Delphine est diplômée en études de la communication et des médias ainsi qu'en rédaction web et enseignement. Elle a débuté en presse écrite en Belgique, puis s'est dirigée vers le domaine de l'insertion professionnelle et de la formation. Au Canada, elle a été chargée de projet, a eu quelques collaborations en rédaction, avant de se former à la réalisation documentaire et de co-fonder On a le choix Média.

On a le choix
Raphaël Machiels
Directeur Technique et Caméraman - Monteur
Raphaël est diplômé en Techniques Cinématographiques et en Développement Web. En Belgique, il a travaillé pour la télévision nationale, ainsi que pour les télévisions locales en tant que caméraman - monteur. Il a aussi oeuvré sur des captations de concerts et d'évènements sportifs. Au Canada, il a travaillé dans le Web avant de co-fonder On a le choix Média.
La pêche comme thérapie
Le 1er février dernier, Katy Cartier, une résidente de Cornwall, a mis sur pied un évènement ayant pour slogan « L’amour est dans l’air ». L’objectif de ce marché local était de lever des fonds afin de permettre à l’organisatrice d’enregistrer une agence de bienfaisance pour ses activités.
« En 2019, j’allais pêcher quand j’étais submergée parce que j’étais une mère célibataire de 2 enfants, donc la pêche était ma petite thérapie. Un jour, j’ai amené mon fils, il devait avoir 3 ans. Il est autiste. Je n’attendais pas grand-chose, je pensais qu’il allait jeter ma canne à pêche dans l’eau, mais il s’est en fait assis pendant 2 heures et il a pêché avec moi. Donc, j’ai été très intriguée et quand je suis rentrée à la maison, j’ai lu que la pêche était une forme de thérapie qui pouvait aider les enfants avec un TSA. Je me suis dit que d’autres parents devaient savoir ça. », explique-t-elle.
La maman a donc décidé d’organiser un premier évènement avec l’idée de soutenir l’autisme, les gens avec des déficiences et de les réunir pour qu’ils se sentent à l’aise, que ce soit « leur journée ».
Les rassemblements de pêche ont lieu annuellement et attirent de plus en plus de monde, participants et bénévoles. « Nous sommes entre 700 et 800 personnes. ».
Salles sensorielles
Katy Cartier ne s’arrête pas là. Elle récolte aussi des fonds pour un autre programme. « Il y a deux ans, nous avons commencé le programme des salles sensorielles. Tous les ans, je choisis une ou deux familles. Nous allons à leur domicile et nous bâtissons une pièce sécuritaire pour un enfant, c’est son espace et c’est adapté à ses besoins. Nous refaisons toutes les lampes, les planchers, la peinture. Jusqu’à maintenant, nous avons construit 4 chambres. », explique-t-elle.
Une meilleure compréhension
Les évènements organisés visent aussi et surtout à promouvoir la tolérance face à l’autisme. « Les enfants avec un TSA sont différents, ils agissent différemment et je veux montrer aux autres enfants qu’ils sont spéciaux et impressionnants, ça forme des amitiés. Les gens pensent que les autistes sont non-verbaux ou qu’ils ne veulent pas être touchés, qu’ils ont des problèmes sensoriels, mais ce n’est pas nécessairement vrai. Mon fils adore les câlins. Oui, il est non-verbal, mais il mange de tout, alors que les gens croient que les autistes ne mangent pas beaucoup. Ça dépend, il faut juste apprendre à connaitre les individus. », insiste la jeune mère.
Définition du TSA
Selon les informations transmises par Tessa Perry, responsable du service de thérapie ABA pour autistes à Cornwall : « Le trouble du spectre autistique (TSA) est un trouble du développement neurologique qui affecte la façon dont une personne pense, communique et interagit. Le « spectre » fait référence au fait que chaque individu autiste possède un large éventail de forces, de défis et de caractéristiques. Ceux-ci peuvent inclure, sans toutefois s’y limiter, des domaines de développement tels que les habiletés sociales, de jeu, les aptitudes de communication, le traitement sensoriel, des comportements difficiles, une gamme étroite d’intérêts, etc. Certains champs de compétences peuvent être démontrés à un niveau plus élevé que d’autres. Chaque personne diagnostiquée avec un trouble du spectre autistique (TSA) aura des points forts et des domaines d’amélioration différents, conduisant à une variété de profils d’apprentissage nécessitant des soins et un soutien individualisé. »
Diagnostic tardif pour les autistes à haut fonctionnement
Gérald Champagne est un entrepreneur de la région qui a voulu soutenir l’évènement du 1er février, car il est sensible à la cause par son histoire. « J’avais des problèmes de fonctionnement, de la misère à regarder quelqu’un dans les yeux. On ne savait pas ce que c’était. Mais quand on a diagnostiqué mon enfant, on m’a dit que moi aussi, j’étais autiste. C’est comme une lumière qui s’est allumée. J’aurais aimé qu’il y ait plus de sensibilisation à l’époque. »
L’homme déplore qu’encore actuellement, les autistes Asperger soient moins facilement identifiés et compris. « Beaucoup de gens, quand je leur dis que je suis autiste, ils me disent que je n’en ai pas l’air. J’aimerais dire qu’il n’y a pas de « look ». J’aimerais que les gens soient un peu plus éduqués sur le sujet. Je ne vois pas ça comme une déficience, c’est un super pouvoir. Si on aime quelque chose, on est vraiment à 150 % dedans et on est capables de faire des choses que d’autres ne sont pas capables de faire. Pour les autistes à haut fonctionnement, c’est le plus gros problème. Les gens pensent qu’on est tous comme Rain Man, mais ce n’est pas le cas. »
Quelle démarche adopter pour le traitement ?
Tessa Perry propose une approche qui met l’accent sur des stratégies telles que le renforcement positif et qui encouragent le développement de compétences dans des domaines comme la communication, les interactions sociales, la régulation émotionnelle et les aptitudes du quotidien. La thérapie peut être appliquée à la maison, à l’école et dans la communauté, aidant les personnes à acquérir des habiletés pratiques qui améliorent leur indépendance et leur qualité de vie.
À travers l’analyse du comportement, elle décompose les compétences complexes en étapes plus petites et enseignables pour les transmettre par le biais de répétitions. Il existe diverses méthodes qui peuvent être mises en œuvre pour aider les patients à atteindre leurs objectifs. Dans son approche, Tessa Perry met l’accent sur l’enseignement naturel, centré sur la personne pour prioriser ses besoins.