On a le choix
Delphine Petitjean
IJL-Réseau.Presse-On a le choix
Rédactrice en chef et journaliste
Delphine est diplômée en études de la communication et des médias ainsi qu'en rédaction web et enseignement. Elle a débuté en presse écrite en Belgique, puis s'est dirigée vers le domaine de l'insertion professionnelle et de la formation. Au Canada, elle a été chargée de projet, a eu quelques collaborations en rédaction, avant de se former à la réalisation documentaire et de co-fonder On a le choix Média.
On a le choix
Raphaël Machiels
Directeur Technique et Caméraman - Monteur
Raphaël est diplômé en Techniques Cinématographiques et en Développement Web. En Belgique, il a travaillé pour la télévision nationale, ainsi que pour les télévisions locales en tant que caméraman - monteur. Il a aussi oeuvré sur des captations de concerts et d'évènements sportifs. Au Canada, il a travaillé dans le Web avant de co-fonder On a le choix Média.
Moins de 10 ans pour le site d’enfouissement
La Ville de Cornwall a effectué différentes recherches avant d’implémenter le programme des sacs transparents. Selon les renseignements fournis par le service environnemental, à peu près 20 % des ménages ne recyclaient pas. Les audits de la composition des déchets ont également montré que certaines personnes qui triaient leurs ordures mettaient néanmoins une quantité importante de matières recyclées dans leurs sacs poubelles sans compter certains objets dangereux.
Le passage aux sacs transparents permet à la Municipalité d’imposer la participation au recyclage des résidus organiques.
« Ce programme aide à réduire la quantité de déchets qui va à notre décharge. Les déchets vont dans une installation de traitement. Ils prennent spécifiquement l’organique, les résidus de nourriture, les déchets de feuilles et de jardin et toutes les choses qui sont identifiées sur le document que nous avons donné aux résidents. Ils prennent la matière et la transforment en un compost de très haute qualité. Il y a à peu près 35 à 45 % de nos ordures ménagères qui sont organiques, donc nous les retirons complètement de la décharge. », explique David Kuhn, le superviseur de la gestion des déchets.
« C’est spécifiquement pour les villes et les municipalités dont la population est plus importante que 20 000 personnes, donc Cornwall tombe dans cette catégorie et nous avons une législation pour avoir ce programme pour cette année. », précise-t-il.
Une initiative qui s’inscrit dans la volonté d’accroître la longévité du site d’enfouissement existant. En effet, celui-ci devrait atteindre sa capacité maximale d’ici 2032.
Des mesures à prendre face à des coûts importants
Grâce à de nombreuses mesures de réacheminement, Cornwall prévoit que la durée de vie de son site d’enfouissement pourrait être prolongée de 10 ans. Il s’agit d’une préoccupation importante pour la Municipalité qui a évalué la fermeture de la décharge à 40 000 000 $, tandis qu’en ouvrir une nouvelle reviendrait à une dépense de 100 000 000 $ à 150 000 000 $. L’option d’un incinérateur a aussi été étudiée, mais la construction d’une usine d’incinération est estimée à 500 000 000 $.
« De nombreuses autres municipalités en Ontario ont connu une augmentation de 10 % de leurs taux de détournement immédiatement après avoir mis en œuvre une politique de collecte de sacs transparents. L’autre portion du programme qui prend place est que la Ville ne s’occupe plus des bacs bleus recyclables. La province de l’Ontario a transféré cette responsabilité aux producteurs comme Coca-Cola, Pepsico, etc. Donc, nous avons été capables de supprimer un programme de notre base de taxes et c’était une opportunité de passer au recyclage pour l’organique. », explique David Kuhn.
Retour des résidents
Susan et Claude Chartrand, des résidents de Cornwall, se montrent enthousiastes face à ce nouveau programme.
Nous, ça fait longtemps qu’on fait du recyclage, alors je pense que ça, c’est juste un pas en plus. On aime ça. C’est très facile. Le document est très clair en termes de ce que tu peux faire ou pas et comme c’est là, on n’a plus de vidange.
Avant, on utilisait des sacs verts pour mettre les choses qu’on pouvait cacher, pour dire la vérité. Avec les sacs bleus et les sacs transparents, on peut voir ce qu’il y a dedans et je comprends que les sacs de confidentialité vont aider avec les choses qu’on ne peut pas voir.
Nicole Brasseur, la voisine du couple, a quant à elle quelques réticences face à cette nouvelle obligation. Elle n’a pas encore commencé le triage. « Honnêtement, voir les déchets de mes voisins, ça ne m’intéresse pas. Puis je pense que c’est la même chose à l’inverse. Mes voisins n’ont pas à voir ce que je mets dans mes poubelles. », estime-t-elle.
Questions et commentaires
Afin d’aider à la transition, ces dernières semaines, David Kuhn a répondu aux préoccupations exprimées par les citoyens.
- La confidentialité
« Les questions qu’on a reçues le plus, c’est à propos des sacs transparents et de la confidentialité pour les résidents. Nous y pensons beaucoup et nous avons inclus un sac opaque de 25 litres pour chaque ménage dans le programme. Nous avons aussi des exemptions pour les gens qui génèrent des déchets médicaux. » - La taille du bac vert
« La taille du bac est similaire à ce qui est utilisé dans les autres municipalités de l’Ontario. Si vous mettez juste les déchets de nourriture, c’est correct. Je sais que les déchets de feuilles et de jardin sont sur la liste et que le bac serait trop petit pour les mettre, mais ces déchets-là peuvent toujours être placés dans les sacs bruns ainsi que les conteneurs recyclables, et ce sera collecté toutes les semaines. » - Le nombre de sacs transparents
« Nous avons eu des questions sur le fait que nous passions de 2 à 4 sacs pour les transparents. Les gens demandaient pourquoi nous augmentions le nombre de sacs permis, alors que nous étions censés diminuer la quantité qui allait à la décharge. Mais l’idée est d’accommoder les familles nombreuses ou si vous avez une fête, un rassemblement et que vous avez des déchets additionnels. Nous n’allons pas faire plus de déchets à travers ce programme, nous allons en faire moins. », insiste David Kuhn.
« Quand les gens s’habituent, c’est très facile. »
La Ville de Cornwall avait prévu qu’un temps d’adaptation serait nécessaire.
Dans notre programme, il y a un pilier de transition pour trois mois et dans ces trois mois, les résidents peuvent utiliser des sacs noirs ou verts, mais après le 1er avril, les sacs doivent être transparents.
« Nous avons remarqué que la participation est de 60 % et nous pensons que c’est extrêmement bien. Les résidents montrent de l’intérêt à participer et nous nous attendons à ce que le nombre augmente dans les prochains mois pour que tout le monde participe. Quand l’Ontario et la Ville de Cornwall ont implémenté le recyclage dans les bacs bleus dans les années 90, c’était une réaction similaire du public. C’était quelque chose de nouveau et il ne voulait pas participer, c’était confus. Mais quand les gens s’habituent, c’est très facile. »
