
On a le choix
Delphine Petitjean
IJL - On a le choix
Rédactrice en chef et journaliste
Delphine est diplômée en études de la communication et des médias ainsi qu'en rédaction web et enseignement. Elle a débuté en presse écrite en Belgique, puis s'est dirigée vers le domaine de l'insertion professionnelle et de la formation. Au Canada, elle a été chargée de projet, a eu quelques collaborations en rédaction, avant de se former à la réalisation documentaire et de co-fonder On a le choix Média.
Une gestion remise en cause
Sur les 26 postes récemment supprimés à la Ville, 12 étaient non-syndiqués et 14 occupés par des membres de la section locale 3251 du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP). Cette section regroupe 205 employés municipaux, notamment dans les secteurs du logement, des services sociaux, des loisirs et des activités récréatives.
« Nous avons des gestionnaires de cas qui ont été coupés. Nous avons aussi beaucoup de questions pour la Ville, car ils ont supposément dépensé au-dessus de leur budget de 75 millions. Lorsqu’on regarde l’argent qu’ils dépensent, on se pose des questions sur la coupe des services pour la communauté parce que ce sont des services qui sont vraiment indispensables. On veut que le conseil soit au courant. », explique Roxanne Rivette-Bancroft, présidente de la section locale 3251.
Glen Stor Dun Lodge : peur pour l’avenir
Aileen Raven faisait partie des manifestants venus exprimer leurs revendications devant l’Hôtel de Ville lundi dernier.
« Il n’y a pas eu de consultation préalable avec le syndicat par rapport à ce nouvel horaire qu’ils essaient d’implémenter et à la réduction des temps pleins et des temps partiels. Depuis septembre, nous n’avons rien entendu de notre employeur. […] Nous avons finalement rencontré l’employeur aujourd’hui pour discuter. [..] Ils veulent s’assoir avec nous, probablement la semaine prochaine. », souligne Adam Bergeron, Vice-président du syndicat 1792 et préposé aux bénéficiaires.
Réponse de la Ville
L’administration de la Ville a fait parvenir une déclaration à la suite de la manifestation dont voici quelques extraits :
« La Corporation de la Ville de Cornwall prend des mesures proactives pour faire face aux pressions financières importantes relatives à la préparation du budget municipal de 2026. La hausse des coûts, notamment les augmentations négociées dans les conventions collectives, les primes d’assurance, l’énergie et le carburant, les dépenses de construction et les nouvelles exigences de niveau de service, combinées à des contributions inadéquates au fonds de réserve dans les budgets précédents a créé un paysage financier complexe.
Afin d’intervenir de façon responsable, l’équipe de la haute direction de la Ville a déterminé des ajustements nécessaires à l’effectif pour atteindre la viabilité à long terme et maintenir les niveaux de services.
[…]
Les réductions des effectifs non syndiqués se sont produites progressivement, au cours des cinq derniers mois par attribution et mises à pied. Les employés syndiqués ont été avisés au cours des derniers jours.
[…]
Contrairement aux récentes allégations, il n’y a actuellement aucune réduction d’effectif en cours au Glen Stor Dun Lodge.
La Ville recrute toujours du personnel pour cet établissement et les résidents continueront de recevoir des soins dépassant les quatre heures de soins directes prescrites par la province. »
Consultez la déclaration complète ici.
Un secteur sous pression
À l’échelle de la province, les problèmes récurrents auxquels fait face le secteur ont été exacerbés par la pandémie de Covid 19.
Le ministère des Soins de longue durée a lancé une étude en 2020, pour répondre à la recommandation no 85 du rapport publié par la juge Gillese sur l’Enquête publique sur la sécurité des résidents des foyers des soins de longue durée.
On y apprend que malgré la hausse constante de la demande en soins de longue durée et la sévérité croissante de l’état de santé des résidents, les niveaux de dotation et l’accès à la formation n’ont pas progressé au même rythme.
Au fil du temps, cette situation a entraîné une charge de travail accrue pour le personnel, augmentant ainsi le risque de blessures, réduisant le temps et l’attention accordés à chaque résident, et générant du stress en milieu de travail. De plus, les conditions de travail difficiles et la perception publique défavorable du secteur ont contribué à aggraver les pénuries de main-d’œuvre.
Bien que le cadre législatif et réglementaire provincial vise à assurer un milieu de vie sécuritaire pour les résidents et à clarifier les responsabilités des établissements, plusieurs exploitants et associations ont souligné que ce cadre peut freiner la recherche de solutions innovantes aux défis liés à la dotation et à la rétention du personnel.
Dans l’ensemble du secteur, les partenaires en soins de longue durée ont également observé que la culture organisationnelle actuelle, axée principalement sur la conformité réglementaire, tend à créer un climat perçu comme punitif pour le personnel. En outre, le modèle de financement des foyers est jugé trop complexe et exige une charge administrative importante, ce qui réduit le temps que le personnel peut consacrer directement aux résidents.
