Fête Nationale à Cornwall, en Ontario : Ô (mon) Canada !

À Cornwall, la fin de semaine du 28 juin au 1er juillet était intense en activités ! On a commencé le vendredi avec le Art Walk, l’évènement de caractère en plein cœur de la rue Pitt, pour terminer par la célébration de la fête nationale dans le parc Lamoureux. Dans cet article, un petit tour d’horizon des animations et une réflexion sur ce que représente le Canada dans mon esprit de citoyenne immigrante.
Drapeau du Canada
Delphine Petitjean - Rédactrice en chef

On a le choix

Delphine Petitjean
Rédactrice en chef et journaliste

Delphine est diplômée en études de la communication et des médias ainsi qu'en rédaction web et enseignement. Elle a débuté en presse écrite en Belgique, puis s'est dirigée vers le domaine de l'insertion professionnelle et de la formation. Au Canada, elle a été chargée de projet, a eu quelques collaborations en rédaction, avant de se former à la réalisation documentaire et de co-fonder On a le choix Média.

Art Walk ou Promenade d’Art à Cornwall pour commencer les festivités en puissance

 Avant de célébrer la fête nationale du Canada, un évènement majeur auquel nous avons pu assister pour la troisième fois est le Art Walk ou la Promenade d’Art, en français.

J’y trouve une réelle atmosphère. Cracheurs de feu, pole dance, peintres, musiciens et autres performances, c’est très singulier. En particulier parce que ça se passe sur notre «  Main  », la rue Pitt de Cornwall. J’adore cette rue et son cachet qui se marie à merveille avec ce festival de couleurs.

Pour moi, le Art Walk représente un incontournable. Il rencontre son succès chaque année. Une belle introduction aux festivités du 1er juillet.

Célébration du 1er juillet dans le parc Lamoureux

Au bout de la rue Pitt, le parc Lamoureux reste l’endroit emblématique de Cornwall. C’est bien sûr là que se déroule le plus gros des festivités pour la fête du Canada. 10h30  : le coup d’envoi est donné avec un déjeuner de crêpes organisé par le Optimist club. Code couleurs pour l’habillement : rouge et blanc, évidemment ! Et c’est impressionnant de constater comment les participants présents dans le parc jouent le jeu.

Dans l’après-midi, on a droit au balai des avions de la Royal Canadian Air force, une initiative du Maire Justin Towndale. Et cette année, la foule se montre nombreuse et fébrile. Elle profite des prestations de plusieurs groupes dès 12h30 : Hoople Creek, Love & Boots, Mason Bruyere, The O’Neil’s, Shake the Tree, and Brothers Unplugged.

La soirée se termine en apothéose avec le concert de Kim Mitchell et les traditionnels feux d’artifice. Ajoute à ça, un village de la bière et des Foodtrucks pour ne pas oublier de se sustenter sous la chaleur.

 Fête Nationale à Cornwall en Ontario  : Ô (mon) Canada

Mon parcours en tant qu’immigrante n’a pas été de tout repos. Mais depuis plusieurs années déjà, j’ai choisi de devenir canadienne. Je voulais donc te partager ce que ces célébrations du 1er juillet m’inspirent. Adepte de l’équilibre, je suis à la fois impressionnée et perplexe face au patriotisme des Nord-Américains.

Le Canada est merveilleux à bien des égards, c’est vrai. Seulement comme partout, il y a beaucoup de problèmes : la crise du logement est profonde (Cornwall n’est pas plus épargnée que les grands centres). Trouver un travail décent dans la région et ailleurs reste trop souvent un défi.

Pour améliorer le portrait économique, la ville envisage la création d’une université en français. J’ai du mal à saisir la logique de cette réalité nord-américaine. Ici, je me demande comment s’en sortent les gens « instruits ». Au vu des salaires affichés sur les offres d’emploi, il s’agit de s’endetter à hauteur de dizaines de milliers de dollars en frais de scolarité pour obtenir un poste qui te permet à peine de soutenir l’inflation délirante. Et… Il n’y a toujours pas de logement à Cornwall…

L’avenir est incertain et je n’ai jamais considéré l’université comme une voie royale pour mes enfants. Je me demande bien pourquoi étudier doit être un luxe, presque au même titre que se nourrir ou se loger, voire être soigné correctement. C’est une réalité qu’on ne publicise pas trop quand on essaie d’attirer les immigrants. Si on commençait par valoriser leur expérience et reconnaître leur diplôme, il me semble qu’on avancerait davantage dans la bonne direction.

Canadienne par choix et identité

Lucide, et résiliente, j’apprécie néanmoins le chemin parcouru. Parce que j’ai mérité mon statut de citoyenne canadienne. Je rencontre encore des Québécois d’origine qui me parlent évidemment de la France. Dans ces moments-là, tu le sais si tu as lu ceci, je me trouve face à mon «  Red flag  » numéro 1 et je passe mon tour.

En Ontario, c’est différent. Même si c’est beaucoup plus respirable, on nous présente quelques fois comme «  des Belges qui habitent à Cornwall  ». Ça me fait sourire et je me dis que l’immigrant n’est jamais tout à fait arrivé à destination. Mais ce n’est rien, j’avance encore.

Je crois que dans toutes les sociétés, la plupart des gens ont besoin de se rattacher à ce qu’ils connaissent et ont du mal avec le changement. Je suppose que ça les rassure, au même titre que ça m’étouffe. Loin de moi les cases dans lesquelles je ne peux me sentir qu’à l’étroit. Je concède quand même que je suis belgo-canadienne, puisque c’est mon identité.

Je ne suis pas non plus cliente du mot « fier », employé à l’envi dans la francophonie canadienne. J’adore vivre en milieu bilingue. Je ne ressens pas le besoin d’être une «  fière  » Franco-ontarienne. En revanche, en tant qu’expatriée, je réalise que je peux tout de même me permettre une certaine satisfaction face à mon parcours.

Si tu me lis, toi le rêveur qui veut voir plus grand, l’immigrant en devenir, le travailleur étranger temporaire, le résident permanent ou le binational, tu peux te féliciter aussi. Peu importe le stade de ton aventure. Quitter ses racines et réussir à tailler sa route dans un autre pays n’est pas donné à tout le monde. Ça demande une capacité d’adaptation hors norme.

Immigrant et sentiment d’appartenance : les gens avant le pays

Mon Canada, ce ne sont pas les discours politiques d’inclusion de ceux qui te feraient presque croire qu’on t’attend à bras ouverts. Ce n’est pas réel et rien n’est facile. 

Heureusement, loin de la théorie parfois fumeuse et de certains esprits étroits, il y a la vraie vie, savoureuse. Ce sont les rencontres qui nourrissent ton sentiment d’appartenance. Je remercie les gens, les Fabuleux Anonymes.

Mon Canada, ce sont ceux avec qui je trinque le premier juillet et qui crient «  Hey!  ». Ce sont les blagues en franglais et les nouvelles expressions que j’apprends encore aujourd’hui de la bouche de ma voisine.

C’est mon voisin qui raconte les bus électriques de Cornwall, à l’époque où il payait 1 cent le trajet. Il partage ce qu’il sait de notre ville d’amour. Il me parle de musique, des bons prix à l’épicerie et me conte toutes sortes d’anecdotes, mais ne me rappelle pas spécialement mes origines, puisque ce n’est pas un sujet pour lui. Et c’est très bien comme ça.

Les célébrations de la fête nationale à Cornwall, en Ontario, l’hymne Ô Canada et le drapeau me gonflent toujours le cœur. Je suis heureuse de vivre ici parce que c’est mon pays de choix. Mais finalement, c’est plus sur le patio de mes  Canadians fellows  que se passe mon premier juillet.

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