On a le choix
Delphine Petitjean
Rédactrice en chef et journaliste
Delphine est diplômée en études de la communication et des médias ainsi qu'en rédaction web et enseignement. Elle a débuté en presse écrite en Belgique, puis s'est dirigée vers le domaine de l'insertion professionnelle et de la formation. Au Canada, elle a été chargée de projet, a eu quelques collaborations en rédaction, avant de se former à la réalisation documentaire et de co-fonder On a le choix Média.
On a le choix
Raphaël Machiels
Directeur Technique et Caméraman - Monteur
Raphaël est diplômé en Techniques Cinématographiques et en Développement Web. En Belgique, il a travaillé pour la télévision nationale, ainsi que pour les télévisions locales en tant que caméraman - monteur. Il a aussi oeuvré sur des captations de concerts et d'évènements sportifs. Au Canada, il a travaillé dans le Web avant de co-fonder On a le choix Média.
Rencontre étrange dans les rues de ma ville
La première fois qu’« On a le choix » voit le panda de Cornwall, il doit être 22 heures, à la sortie du cinéma. Et s’il était dangereux ? Croiser quelqu’un déguisé en costume de mascotte dans le noir, ça ne met pas spécialement à l’aise. Quelques jours plus tard, il se promène sur Brookdale. Je l’aperçois, devant le Tim Hortons quand je passe en voiture.
Je ne comprends pas ce qu’il fait accoutré comme ça, pas plus que je n’ai saisi en pleine nuit. J’imagine que c’est un travailleur et je me demande quelle fête d’enfants il a bien pu animer à 10 heures du matin. Je trouve ça amusant, mais définitivement bizarre. J’aurais pu en rester là…
Un jour, je reparle de cette rencontre au souper. Ma fille m’explique : « Beh oui, le panda, il nous fait toujours signe quand on est dans l’autobus. » J’y pense deux secondes et je me dis que ce n’est pas banal. Choisir la curiosité, c’est l’essence de notre média. Je décide d’attraper ce panda. Du moins, le temps d’une entrevue. Michael va devenir notre Fabuleux Anonymes 2.
Les Fabuleux Anonymes de Cornwall SDG : le choix de Michael
Michael a mis un peu de temps à nous accorder sa confiance. Nous nous doutions que pénétrer l’univers de ce Furry ne serait pas chose facile. Il avait peur du jugement et devait être certain que notre approche était bienveillante. Nous avons découvert quelqu’un de sensible. La communauté furry n’était pas vraiment le sujet de cette rencontre. Nous voulions surtout savoir quelle histoire se cachait derrière sa démarche.
Michael est tout de même membre de différents groupes, il nous apprend qu’il y en existe à Cornwall et un peu partout en Ontario. Il ne qualifierait pas cela de mouvement. Pour lui, c’est le sentiment d’appartenance qui compte. Il fait partie d’une famille grâce aux furries. Évidemment, les réactions peuvent être mitigées. Il explique que c’est une communauté méconnue et que les membres qui osent se montrer publiquement comme lui sont rares. De son côté, il est passionné d’animés, mais sa motivation est ailleurs.
Lutter contre ses démons en diffusant la joie
La dépression a emporté le père de Michael avant qu’il ait eu la chance de le rencontrer. Lucide, il sait que l’hérédité joue contre lui. Il a aussi eu des idées noires et à un certain point, il n’était « plus qu’une ombre ». Alors, il a choisi une autre voie, celle de la joie. « Quand je porte mon costume, ma personnalité change, je peux m’exprimer. J’ai commencé pendant la pandémie, je voulais transformer les visages renfrognés en sourires. Et puis, j’ai continué. Je pense que la communauté de Cornwall a besoin de plus de réjouissances. Ma mission est de faire sourire un maximum de personnes tout au long de ma vie. »
Il trouve aussi que les différents groupes ne devraient pas d’être séparés. Sa présence crée des liens. Nous croisons Akash et Mittal, des résidents qui veulent prendre une photo avec notre mascotte. Akash nous partage sa vision : « Je pense que nous vivons dans un monde très compétitif, les gens sont dans une course folle. Et quand on voit le panda, ça nous donne un sens de quiétude. Parce qu’à un certain point, nous ne devons pas seulement exceller dans la vie, mais aussi être satisfaits de ce que nous avons. »
Finalement, le panda de Cornwall rend cette ville extraordinaire. Il insuffle l’ouverture d’esprit qui peut manquer dans les petites communautés. Nous sommes heureux d’avoir rencontré ce « Fabuleux Anonyme ». Afin de voir qui se cache sous le costume, il faut avancer les yeux et le cœur grands ouverts, nous continuons.