Photo de Becca Tapert sur Unsplash

On a le choix
Delphine Petitjean
IJL - On a le choix
Rédactrice en chef et journaliste
Delphine est diplômée en études de la communication et des médias ainsi qu'en rédaction web et enseignement. Elle a débuté en presse écrite en Belgique, puis s'est dirigée vers le domaine de l'insertion professionnelle et de la formation. Au Canada, elle a été chargée de projet, a eu quelques collaborations en rédaction, avant de se former à la réalisation documentaire et de co-fonder On a le choix Média.

On a le choix
Raphaël Machiels
Directeur Technique et Caméraman - Monteur
Raphaël est diplômé en Techniques Cinématographiques et en Développement Web. En Belgique, il a travaillé pour la télévision nationale, ainsi que pour les télévisions locales en tant que caméraman - monteur. Il a aussi oeuvré sur des captations de concerts et d'évènements sportifs. Au Canada, il a travaillé dans le Web avant de co-fonder On a le choix Média.
Briser les clichés : les filles découvrent « les métiers d’hommes »
Presque 40 jeunes filles de 8 à 14 ans, des établissement d’enseignement francophones et anglophones de la région avaient fait le déplacement pour la Journée de la fille à l’école secondaire La Citadelle de Cornwall.
« La participation est excellente cette année, les filles qui sont ici sont vraiment passionnées et engagées. », s’est réjouie Karina Poirier, une des organisatrices de l’équipe Bien Ici.
Des femmes pompières, policières, mécaniciennes ou militaires étaient présentes pour susciter les vocations.
Dawn Marie Pinknew est officier dans l’armée de l’air : « J’ai commencé il y a presque 29 ans. Mes deux parents ont servi dans les Forces aériennes. J’ai grandi dans différentes bases au Canada et à l’étranger. C’est quelque chose que je connaissais bien et j’ai été heureuse de mener ce style de vie moi aussi. », a-t-elle expliqué.
Dawn Marie est ensuite devenue mécanicienne d’avion. « J’ai fait ça 10 ans et j’ai absolument adoré. Je n’avais jamais travaillé avec des outils avant, et je suis toujours ici. », a souligné celle qui est aujourd’hui formatrice pour les nouvelles recrues.
C’est très important pour moi que les jeunes sachent qu’elles peuvent le faire.
Dawn Marie Pinknew
Les pionnières de l’Aviation royale canadienne : un long vol vers l’égalité
L’édition de février 2025 du webzine PrésentEs! publié par l’Alliance des femmes de la francophonie canadienne (AFFC), rend hommage à celles qui ont ouvert la voie au sein de l’Aviation royale canadienne (ARC).Tout commence en 1942, lorsque le premier recrutement de femmes est lancé à travers le pays. Sur 2 000 candidatures, seules 150 sont retenues. Elles travaillent aux côtés des hommes, mais restent cantonnées à un nombre limité de fonctions. En 1946, le département féminin de l’ARC est dissout. Durant la Seconde Guerre mondiale, 17 038 femmes ont servi au Canada et à l’étranger, occupant 67 postes sur 102 existants. Trente d’entre elles y ont laissé la vie.
En 1951, les quatre premières para-belles – infirmières militaires, sauveteuses et parachutistes – marquent une nouvelle étape. Formées pour les opérations de sauvetage, elles demeurent pourtant considérées comme inférieures à leurs homologues masculins.
Près de trente ans plus tard, en 1979, un projet expérimental vise à tester la présence féminine dans des fonctions jusqu’alors interdites, comme le pilotage ou le combat. À son terme, 21 femmes décrochent leur brevet de pilote militaire, une première historique.
La lutte pour l’égalité se poursuit. Face à la misogynie persistante au sein des Forces armées canadiennes (FAC), un programme de sensibilisation au harcèlement sexuel est instauré en 1998. Ce n’est qu’en 2001 que les femmes obtiennent enfin un accès complet à tous les postes militaires.
Les francophones dans l’armée, de l’effacement à la reconnaissance
L’histoire révèle aussi les difficultés des femmes francophones hors Québec. Souvent, elles s’enrôlent en anglais par nécessité, vivant dans un environnement majoritairement anglophone. Le bilinguisme n’est pas encore perçu comme un atout. Dans les années 50 et 60, toutes les formations sont dispensées en anglais, même pour les francophones unilingues, fréquemment marginalisés lorsqu’ils utilisent leur langue maternelle.
Il faut attendre la Commission royale d’enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme (1963-1969) pour que les francophones obtiennent enfin une reconnaissance officielle au sein de l’armée.
Représentation politique
Lors de l’évènement de la Journée de la fille à Cornwall, deux élues locales ont également pris la parole, dont la conseillère Elaine MacDonald.
« Dans le passé, les filles se faisaient dire d’être calmes. […] Nous sommes dans une nouvelle ère où elles peuvent utiliser leur pouvoir, le développer et se soutenir les unes les autres. », a-t-elle souligné.
« La première élue, c’était en 1946. J’ai emménagé en 1982, il n’y avait qu’une femme au conseil et à l’élection suivante, il n’y en avait pas. Donc, c’était difficile d’en garder juste une. Puis en 2006, quand j’ai été élue, nous étions 3, en 2018, on a élu la première maire, mais au conseil, nous sommes toujours 3. Il y a encore du travail à faire, il y a plus de place pour les filles qui veulent. »
Les Célèbres cinq : quand les femmes deviennent enfin des « personnes »
Le texte de La Loi de 1867 sur l’Amérique du Nord britannique, relatif aux pouvoirs du gouvernement fédéral et des provinces parlait de « personnes » au pluriel, mais employait le pronom masculin « il » au singulier. À l’époque, cette formulation est interprétée comme une exclusion implicite des femmes.
En 1927, cinq Albertaines refusent cet état de fait. Emily Murphy, Nellie McClung, Louise McKinney, Irene Parlby et Henrietta Muir Edwards — devenues les Célèbres cinq — lancent une contestation judiciaire et obtiennent gain de cause le 18 octobre 1929.
Le plus haut tribunal d’appel du pays a ainsi reconnu que les femmes devaient être incluses dans la définition légale du mot « personne ». Une avancée majeure qui leur a ouvert la porte du Sénat et, plus largement, de la vie politique canadienne.
2025 : s’outiller pour s’impliquer
Marie-Noëlle Lanthier, fondatrice de Leadership féminin Prescott-Russel et organisatrice du Symposium, a expliqué la raison d’être de son organisme, à savoir augmenter le nombre de femmes en politique municipale et dans les conseils d’administration.
« À partir de là, on a créé des formations pour les familiariser avec le milieu politique […] et aussi pour les femmes en gouvernance qui pouvaient des fois être intéressées à être impliquées au sein d’un conseil d’administration, mais qui ne se sentaient pas nécessairement d’avoir les compétences pour le faire ou de savoir qui recherche des administratrices. »
Malgré le contexte post-pandémie du dernier scrutin, l’organisme a réussi à augmenter de 4 % le nombre de femmes élues dans la région de Prescott-Russel.
Collaboration et diversité de points de vue
« Je pense que ce qui freine souvent les femmes, c’est qu’elles ne voient pas nécessairement l’importance de leur rôle dans l’espace public. […] Il faut s’avancer dans un milieu qu’on ne connait pas particulièrement et les femmes sont plus réticentes à ça et à savoir comment ça va avoir un impact sur la vie sociale et surtout, la famille. Les hommes se questionnent pas mal moins. Par contre, il y a plus de réseaux qui existent maintenant pour soutenir les femmes. », a souligné Madame Lanthier.
Elle a aussi rappelé que la représentation en politique permettait d’influencer les milieux de travail.
Un point de vue partagé par Giovanna Mingarelli, députée fédérale pour la région de Prescott Russel-Cumberland, qui a mis en valeur la diversité et l’entraide féminine dans son allocution, en introduction de l’évènement.
« Les changements que nous voulons voir ne reposent pas seulement sur nos institutions. », a-t-elle ajouté.
