Traverser le Canada en motorisé (partie 1)

Sauter dans un véhicule autonome et tailler la route vers l’Ouest, c’était notre grand projet. Traverser le Canada en motorisé a pris du temps. Après les arrêts forcés, nous avons pu profiter des jours qui s’étirent et nous rapprocher de notre but. Récit de notre ébauche de voyage: des rencontres inoubliables et des paysages à couper le souffle.
Lac-Supérieur Ontario

Traverser le Canada en motorisé au départ de l’Ontario : un véhicule et un objectif

Un beau matin de juillet,☀️ nous avons choisi de traverser le Canada en motorisé et de nous lancer dans un périple vers l’Ouest. La préparation de toute la famille (parents, enfants, chien, chat👨‍👩‍👧‍👧🐶😺) constitue une aventure à elle seule. À vrai dire, il était déjà quinze heures quand nous avons embarqué la troupe dans l’engin et quitté Cornwall.

Sur les premiers kilomètres, on observe ce paysage familier, puis on parcourt cette autoroute sans intérêt. On plonge ensuite dans les campagnes qui remontent vers le Nord de l’Ontario. Des fermes, des ballots de foin, de l’herbe verte, un ciel bas. Rien de tape à l’œil et pourtant, nous avons des papillons dans le ventre, grisés par la sensation que tout est possible.🦋

Savoir que nous partons plusieurs semaines pour prendre le temps de découvrir nous rend euphoriques. Nous nourrissions ce rêve de voyage en motorisé depuis des années et même si nous n’avons pas quitté la province, le dépaysement nous semble déjà effectif.

Décider de tout, ça change du métro-boulot-dodo ou encore des hôtels dans lesquels on doit se lever pour manger le déjeuner servi entre six et huit. Nous, on est libres, c’est la classe !

Voyage en motorisé : ce qu’on veut, quand on veut… mais l’Ouest est encore loin

Il est dix-huit heures et nous nous arrêtons dans un truck-stop, endroit bien pratique pour les voyageurs qui décident de traverser le Canada en motorisé.

Nous sommes à Pembroke. C’est une étape qui ne correspond pas exactement à ma définition du « ce qu’on veut quand on veut » et j’ai déjà hâte d’aller voir ailleurs.

Nous déplions tout de même notre extension pour nous mettre à l’aise et souper. Après le repas, repus et gonflés à bloc, nous nous apprêtons à redémarrer et là : surprise ! Les vérins ne veulent plus remonter, nous sommes cloués au sol.

Nous nous doutions que cette grosse machine pouvait nous révéler ses pires humeurs. Achetée d’occasion, elle a quand même vingt-cinq ans. Nous avions donc pris nos précautions et payé pour lui offrir une révision avant de nous lancer dans un grand voyage. Voilà le résultat ! Concluant, n’est-ce pas ?😒

Le camionneur à côté de nous remarque notre détresse. Il enfile sa salopette, fouille sa boîte à outils et vient donner un coup de main à Raphaël. On se sent pleins d’espoir, ce n’est sans doute pas grand-chose. Verdict : il faut changer une pièce et demain, c’est dimanche. Nous devrons attendre une journée de plus pour trouver un magasin ouvert.

Pas grave, la route est longue, mais pour rappel, nous avons décidé de prendre le temps. On joue à des jeux de société en famille, on fait une partie de badminton au milieu des camions et la soirée se termine, légère.

Sudbury : un arrêt forcé qui se transforme en coup de cœur

Lundi, sept heures trente, nous enfourchons les vélos avec les enfants pour nous rendre à la boutique de réparation. Traverser le Canada en motorisé est un moyen facile de voyager en famille, mais quand c’est la panne, il faut pouvoir compter sur un moyen de transport alternatif.🚲

Nous pédalons sur le bord de l’autoroute. Finalement, un mécanicien se déplace et vient régler le problème. On redémarre ! Cette fois, plus rien ne va nous arrêter !

J’ouvre la cage de notre toutou pour lui partager ma joie. Il a été opéré récemment. Nous n’avions pas trop hésité à prendre la route des vacances, même s’il était encore convalescent. Je pensais qu’une castration représentait une chirurgie de routine. Quel est le pourcentage de chance que ça se complique ?

En tout cas, sous le soleil de ce lundi matin, la cicatrice est grande ouverte. Nous devons maintenant trouver un vétérinaire d’urgence. Après plusieurs coups de fil, un hôpital sur notre chemin nous donne rendez-vous.

Nous voilà donc partis pour trois heures de trajet, direction Sudbury. Le temps que le médecin sauve la mise à notre compagnon, il est déjà tard. Nous nous cherchons un stationnement pour passer la nuit. Au moment de nous installer, l’extension recommence à faire un bruit suspect, mais ça fonctionne.

On dort sur nos deux oreilles. Au matin, nous découvrons la plage en contrebas, le Parc Bell. Nous enfilons nos maillots pour aller faire trempette. Un peu plus loin, nous tombons sur une super attraction, des châteaux gonflables flottants. 🏰Les enfants s’éclatent et nous en profitons pour te préparer une vidéo.

Nous voulons te montrer ça ! Vers quinze heures, tout le monde est heureux, le poilu semble aller mieux, il est temps de partir : direction Sault-Sainte-Marie.

Sur la route des Grands Lacs : les ennuis continuent mais le paysage est somptueux

À la fin de la journée, nous nous arrêtons à nouveau dans un truck-stop. Pendant le souper, nous en venons à la conclusion que les moteurs de camions qui tournent toute la nuit ne favorisent pas un sommeil réparateur.🚛

Nous nous déplaçons au Walmart. Pas plus glamour, mais un peu plus calme. Nous nous apprêtons donc à déplier l’extension et Bam ! Le problème qui dormait décide de se réveiller, impossible de la faire fonctionner.

Nous ne pourrons pas profiter de l’espace, ce sera à la débrouille : à trois dans le même lit et un matelas parterre dans la salle de bain.

Le lendemain, un peu courbaturés, mais toujours motivés, nous entrons dans la région des Grands Lacs où le paysage est somptueux. On s’en met plein les mirettes et on laisse le temps filer.

Nous nous arrêtons pour nous tremper les pieds dans le Lac Supérieur, majestueux. Avec la brume à perte de vue, il semble ne pas finir et c’est comme irréel. La plage de sable couleur rouille, l’eau chaude, nous voudrions rester, mais nous ne dormirons pas là.

Martin Van Backel

À White River, nous rencontrons Winnie, Martin et Theresa

Sans l’avoir planifié dans notre traversée du Canada en motorisé, nous allons faire étape dans la ville de naissance d’une super star, j’ai nommé Winnie l’ourson.🍯 Nous découvrons ainsi l’office du tourisme de White River en soirée.

Un endroit idéal pour passer la nuit. Ils offrent un stationnement gratuit pour les véhicules récréatifs, de quoi se ravitailler, évacuer nos eaux usées et même, le WIFI.

Le lendemain, les enfants profitent de l’aire de jeu juste à côté pendant que nous travaillons. Nous rencontrons Martin et sa sœur Theresa, deux jeunes bénévoles qui parcourent le Canada pour lever des fonds.

L’association pour laquelle ils voyagent s’appelle Homes for Hope et a pour but de construire des maisons au Salvador. Martin nous explique son engagement dans une entrevue que nous te proposons.

Tout va bien, si ce n’est que nous dormons les uns sur les autres. Au soir, c’est reparti. Nous avons hâte d’arriver à Thunder Bay, dernière étape avant le Manitoba.

Traverser le Canada en motorisé sur le bord de la Transcanadienne, le temps s’étire et il est à nous

À la sortie de White River, la route se dévoile toujours aussi splendide. Nous avons déjà fait le deuil de notre extension que nous n’avons ni le temps ni les moyens de réparer.

Je me demande si nous ne devrions pas rentrer à la maison puisque nous sommes condamnés à dormir mal pour le reste du séjour. J’interroge les enfants : ils ne veulent pas faire demi-tour.

Je réalise que les moments que nous passons ensemble sont précieux. Peu importe dans quelles conditions. Cette aventure nous rapproche et parfois nous oblige à nous arrêter (c’est le moins qu’on puisse dire😳) et c’est bon pour nous.

La décision est unanime, on garde le cap vers l’Ouest.

Dans cette première partie de notre traversée du Canada en motorisé, nous avons déjà vu de très beaux coins. Nous avons aussi compris que les imprévus n’arrivent pas par hasard. Le message devient clair : prenez le temps et relativisez.

Si les enfants parviennent à se satisfaire de jouer avec trois cailloux dans un stationnement pendant qu’on s’explique avec un mécanicien ou un vétérinaire, c’est parce que cette aventure nous laissera des souvenirs impérissables.

Nous n’avions planifié ni les problèmes ni les rencontres. Nous continuons, persuadés que nos contrées ont encore beaucoup à nous révéler.

Il pleut au moment où j’écris ces mots. Nous trouverons peut-être d’autres orages sur le chemin et surtout, de nombreux arcs-en-ciel. 🌈À suivre…

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