École à la maison en Ontario : le témoignage d’une maman libre

Psst…Ton diplôme est un bout de papier. Ça te dirait qu'on en finisse avec les croyances sur l’éducation ? Il y a d’autres moyens de s’instruire que de suivre le programme du système scolaire. Marie-Claude nous explique l’école à la maison en Ontario : le témoignage d’une maman libre ! Tu vas découvrir pourquoi ça vaut la peine de manquer la classe.
école à la maison en Ontario
Delphine Petitjean - Rédactrice en chef

On a le choix

Delphine Petitjean
Rédactrice en chef et journaliste

Delphine est diplômée en études de la communication et des médias ainsi qu'en rédaction web et enseignement. Elle a débuté en presse écrite en Belgique, puis s'est dirigée vers le domaine de l'insertion professionnelle et de la formation. Au Canada, elle a été chargée de projet, a eu quelques collaborations en rédaction, avant de se former à la réalisation documentaire et de co-fonder On a le choix Média.

Raphaël on a le choix

On a le choix

Raphaël Machiels
Directeur Technique et Caméraman - Monteur

Raphaël est diplômé en Techniques Cinématographiques et en Développement Web. En Belgique, il a travaillé pour la télévision nationale, ainsi que pour les télévisions locales en tant que caméraman - monteur. Il a aussi oeuvré sur des captations de concerts et d'évènements sportifs. Au Canada, il a travaillé dans le Web avant de co-fonder On a le choix Média.

École à la maison en Ontario : comment faire ?

Marie-Claude est maman de quatre enfants, enseignante de formation et aventurière dans la vie. Elle a décidé de faire l’école à la maison en Ontario.

Oeil pétillant, sourire contagieux, quand on la rencontre, on comprend tout de suite qu’elle a choisi de nourrir la joie. ✨Et pour ça, quoi de mieux que les voyages ?

Elle a notamment eu l’opportunité d’enseigner au Nunavut. La découverte de nouvelles cultures lui a ouvert l’esprit sur d’autres avenues en matière d’éducation.

Pas fan pour un sou des cadres trop rigides, je suis bien heureuse qu’elle nous partage sa vision de l’instruction en famille.

La première question qui me vient est : «Comment on fait? ». Et la réponse m’emballe parce qu’on fait comme on veut.

Trois de ses enfants ne vont pas en classe. Ils vont à la bibliothèque, au musée, au sport. Ils étudient l’histoire du pont de Québec, explorent la forêt avec leurs amis, construisent une cabane, une voiture de course en Lego Technic, jouent aux échecs, maîtrisent les rudiments de l’électricité.

William, Frédéric et Laurianne apprennent à leur façon. Au sein de leur fratrie, ils développent la collaboration et le partage. C’est comme ça qu’on s’y prend chez Marie-Claude, mais il n’y a pas de recette unique.

Pour elle, il existe toujours une solution. «Chaque enfant va avoir une façon d’apprendre différente en fonction de son intelligence émotionnelle». On peut donc varier les supports et les méthodes pour trouver ce qui lui convient.

Que ce soit en vidéo, en musique, sur papier, à heure fixe ou quand ça lui chante, peu importe.

Elle m’explique que l’école à la maison est l’appellation générique, même si elle choisit une approche hybride. Parfois, elle met des ressources à dispositions et laisse ses enfants libres en version Unschooling.

Les jours où ils sont motivés pour des exercices, elle prend les cahiers et instaure un cadre de travail.

Elle privilégie d’être à l’écoute, de s’adapter au quotidien et aux sorties qui sont prévues. Ça me parait bien plus simple !

Pourquoi choisir l’école à la maison ?

Il peut y avoir autant de raisons qu’il y a de personnes. William aime avancer à son rythme et pouvoir approfondir ses matières fétiches. Frédéric a besoin d’activités significatives. Il préfère apprendre par les jeux de société.

Laurianne s’affirme super bien au contact de ses grands frères. L’atout majeur de l’instruction libre est le temps. Pas de journée au pas de course puisque les routines sont moins lourdes.🕰

Marie-Claude apprécie de se sentir reposée pour accompagner les apprentissages. Elle remarque aussi que la communication est plus transparente dans sa famille.

Cette maman nous donne à mon sens beaucoup de bonnes raisons de tenter l’aventure. L’école à la maison en Ontario, c’est le privilège de pouvoir éduquer ses enfants à son rythme et de les voir grandir.

Elle précise quand même que pour que ça fonctionne, les parents doivent garder des activités pour eux, s’offrir des respirations.

Face au choix d’une éducation alternative, on peut aussi se dire :« Pourquoi pas ? ». Marie-Claude est comme ça : « Dans la vie, si on vit avec un questionnement, c’est qu’à un moment donné, il faut l’essayer. Si on n’essaie pas, on ne sait pas ». C’est bien logique. Quand un enfant ne rentre pas dans le moule de l’école, on tient déjà une bonne raison.

Elle pense que c’est utile de réévaluer la situation. Avec son mari, ils s’assurent que ce choix convient à tout le monde sur la longueur.

Une année ne sera pas forcément l’autre. Son ainée a d’ailleurs décidé de retourner en classe pour le moment. Ils avancent tous ensemble, dans l’ouverture et le respect des envies de chacun.

enfant sage

Instruction en famille : le Québec vs l’Ontario

Originaire du Québec, Marie-Claude apprécie la souplesse qu’elle a trouvée par rapport à l’école à la maison en Ontario.

Je la comprends. Si nous avons déménagé à Cornwall,  c’était entre autres pour vivre la plus belle des aventures l’esprit tranquille. Un voyage en famille qui devrait apprendre davantage à nos petits coéquipiers que tous les cours d’études sociales.🌍

« En Ontario, les jeunes sont libres de faire les examens, ils ont leur place dans les classes si on les inscrit à l’école, mais ce n’est pas obligatoire. Donc, ça amène au niveau de la pression sociale, du stress, une différence immense

Les parents qui décident de prendre la responsabilité de l’éducation et de l’instruction ne sont ni jugés ni contrôlés. Et un élève peut réintégrer le système scolaire à tout moment.

Au Québec, c’est une autre paire de manches. Marie-Claude me mentionne que ses amis de Gatineau sont pas mal préoccupés. Et pour cause : obligation d’enregistrer ses enfants en école maison, de planifier, de remplir des bilans et de passer les examens pour répondre aux exigences du ministère. Étrange, cette différence de vision entre les deux provinces.❓❓

Résultat pour le Québec : de la paperasse au détriment du temps de qualité et de belles activités. L’autonomie n’est pas trop une option. Marie-Claude le constate : « Il y a une résistance, parce que c’est un choix inhabituel. Habituellement, on suit ce que la société nous offre ».

C’est vrai que ce n’est pas évident de changer nos paramètres par rapport à la norme. C’est pour ça aussi que l’AQED (Association québécoise pour l’éducation à domicile) doit mener un bras de fer avec le gouvernement provincial.

Il y a une résistance, parce que c’est un choix inhabituel. Habituellement, on suit ce que la société nous offre.

 

École à la maison ne veut pas dire isolement

Grâce à la liberté qu’offre la province, la famille a pu essayer l’école à la maison en Ontario avec bien plus d’envie que de peur. Le côté marginal de l’instruction en famille peut parfois effrayer.

On pense au manque de vie sociale quand on ne va pas en classe, comme les patrons voudraient nous voir revenir dans les bureaux pour la sainte cohésion d’équipe.

Mais heureusement, il existe bien d’autres occasions de rencontrer du monde. Marie-Claude répond présente pour soutenir les parents qui font le même choix qu’elle et créer du lien.   

« Il y a beaucoup de piliers. Il y a beaucoup de mamans qui aident les autres mamans. Ce réseau-là est hyper important. » Elle conseille de s’entourer pour s’inspirer et s’entraider.

En plus, ça permet aux jeunes de se retrouver pour des activités avec leurs amis.

Origine d’un mouvement pour des enfants libres, imparfaits et heureux

Je suis convaincue des bienfaits de l’école à la maison en Ontario pour toutes les raisons que Marie-Claude mentionne.

C’est aussi parce que bien avant de la rencontrer, j’avais lu ceci : « L’instruction ne peut être qu’une activité personnelle… Nous sommes tous prisonniers du système scolaire, une croyance superstitieuse nous persuade que le savoir n’a de valeur que s’il nous est imposé…Le système scolaire obligatoire représente finalement pour la plupart des hommes une entrave à l’instruction. » Ivan Illich, Une société sans école.

Et comme le disait Illich, l’école a surtout pour but de modeler des cerveaux dociles, au service de l’État (penses-y deux minutes 😉).

L’Américain John Caldwell Holt, écrivain et éducateur, est le fondateur du mouvement Unschooling. À travers son expérience professionnelle, il a constaté que le système scolaire plaçait les élèves dans la compétition et la peur de l’échec.

Pour lui, c’est un contexte qui les empêche d’apprendre. Tandis qu’un enfant non scolarisé dispose de tout son temps pour se consacrer à sa matière de prédilection.

Ce processus a bénéficié à André Stern, l’auteur du livre « Je ne suis jamais allé à l’école ».

J’y vois une opportunité de laisser se développer des talents extraordinaires et des humains libres avec une vision novatrice parce que hors de la boîte plutôt que de conditionner une masse à répondre aux attentes de la société. Cette phrase est très longue, c’est l’enthousiasme 🤗. 

En général, je suis du genre anticonformiste, mais je ne suis pas la seule à penser que les unschoolers et les homeschoolers ont un petit quelque chose en plus, même Harvard est d’accord avec moi (oui, tu as bien lu).🎓. 

Pour plus d’information et si tu souhaites mieux comprendre le processus du Unschooling, je te recommande le merveilleux documentaire de Clara Bellar : « Être et devenir », sorti en 2016, au Canada.

Quelles conditions et quels avantages pour l’école à la maison ?

Évidemment, ce mode d’instruction ne convient pas à tous. Il faut réunir certaines conditions. Ça veut dire un environnement stimulant et des parents disponibles.

Pari réussi pour cette maman. William, Frédéric et Laurianne me semblent des enfants curieux, ouverts sur le monde et bien dans leurs souliers.

Qu’ils aspirent à une carrière d’artiste ou d’ingénieur, ils iront chercher ce qu’il faut pour atteindre leur objectif. Pour Marie-Claude, le diplôme n’est pas obligatoire si on n’en a pas besoin dans son métier.

De toute façon, il n’est jamais trop tard pour obtenir le fameux bout de papier. Comme le montre d’ailleurs la merveilleuse histoire de combativité et de résilience de Christine.

Et toi alors ? Que penses-tu de l’école à la maison en Ontario et du témoignage de cette maman libre ? Pour moi, c’est aussi une leçon de confiance et de lâcher-prise.

Marie-Claude, comme tous les parents, n’a aucune idée de ce qui se passera dans le futur. Difficile de prévoir quel chemin ses enfants vont emprunter. Elle sait juste qu’elle sera toujours là pour les accompagner.

Elle est convaincue que tout est possible pour ceux qui explorent leurs talents. Quand je lui demande ce qu’elle choisit dans la vie, elle répond : « M’amuser !».

Alors, je pense à cette citation de John Lennon : « Quand je suis allé à l’école, ils m’ont demandé ce que je voulais être quand je serais grand. J’ai répondu : heureux. Ils m’ont dit que je n’avais pas compris la question. J’ai répondu qu’ils n’avaient pas compris la vie. »💖

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